(Ici, une petite image de votre personnage. Elle peut être la même que votre avatar.) Kirin Cristal AGE : 19 ans
SEXE : Féminin
RACE : Humaine
Origines : Méridienne
Pouvoir racial : Passés maîtres dans la diplomatie, les Méridiens savent manipuler les gens. Vous pouvez calmer une personne ou une foule avec votre aura de sérénité et votre beau parler. Sur les joueurs, cela ne marche qu'une fois par rp.
FACTION : Confrérie des Nocturnes
RANG : Quatre
RELIGION : Nephel
Description physique : Est ce le sang but par la Keranide dans son corps qui a déteint sur sa chevelure ? Ou était elle prédestinée à ce pouvoir oublié qu’elle possède ?
Les cheveux raides et longs de la jeune femme sont chatains. De cette teinte possédant des reflets pourpres lorsqu'ils brillent au soleil, symbole de feu et de sang sous l’astre du jour. Une couleur que son pâle visage ne peut que mettre en avant par sa blancheur.
Ce manque de couleurs n'est nullement du à un quelconque caprice esthétique ou à un manque de soleil particulièrement marqué. Il n'est rien d'autre que le résultat et les séquelles de son pouvoir et du sang que lui draine régulièrement la Keranide. Un pouvoir qui semble vouloir marquer la fille de ses couleurs tant le noir et le rouge marque la mage de la confrérie. Les reflets carmins de sa chevelure donne le ton principal de cette uniformité élégante des teintes et affronte dans un combat à l'issu incertaine le noir de jais et le bordeaux de sa tenue. Accompagnant cet affrontement, tel deux améthystes brillantes, ses yeux pétillent d'une étonnante nuance violette. L'ensemble donne à cette jeune femme des allures de mage du feu et une apparence agréable à regarder, bien qu'elle soit loin d'être la tenue idéale pour passer inaperçue, ce qui n'est jamais venu à l'idée de Kirin. Tuniques longues, pantalons de cuir noirs, parfois jupes, collants sombres et corsets, parfois mitaines longues, toujours bottes longues lacées noires et collier représentant un oiseau à l'œil serti d'un rubis. Les habits dont la mage se vête n'ont pourtant rien qui sorte de l'ordinaire, mais leur teinte suffit à attiser la curiosité de tout passant qui croise sa route.
Guerrière de sang et de feu, Kirin forme un subtile mélange de froide beauté et de calme détermination, le tout accompagné d'une touche flamboyante de sauvagerie et d'une langue acide à la réplique piquante qui tend à faire hésiter le plus hardi des courtisans.
Description morale :Douce comme le cristal. Légère comme le cristal. Froide comme le cristal.
Voilà qui caractérise la jeune fille au regard violacé. Une douceur et une légèreté qui cache une froide détermination que l’on ne peut apercevoir qu’en l’approchant suffisamment. Chose que peu de gens se risquent malgré son apparence attirante. Car quiconque a entendu parler de la mage guerrière des nocturnes sait pertinemment que personne ne peut oser tenter de la posséder sans en payer le prix. Un prix qui se détermine dans le sang.
Le sang… Une fascination pour la jeune femme qui passe de longues heures à admirer les reflets pourpres du liquide entre ses fines mains. Sang qu’elle respecte et admire, même chez l’être le plus vil. Sang qui fait d’elle une personne qualifiée « d’effrayante » par ceux qui ne voient pas la beauté que elle perçoit dans le fluide vital. Cette fascination lui viendrait elle de sa cohabitation avec la keranide ? Nul ne le sait.
Indiscernable, insaisissable, Kirin n’éprouve d’amour que pour le liquide qui coule dans les veines, et pour une personne qu’elle cherche depuis des années. Une personne pour laquelle elle tue sans une once d’hésitation, sans émotion.
L’esprit vif et tactique de la mage noir et pourpre lui permet néanmoins de garder en tête ses propres limites, et de ne jamais sous-estimer un ennemi, fusse t-il en possession du plus faible des pouvoirs. Kirin respecte bien trop le sang qui donne vie à chacun pour mépriser un adversaire.
Histoire : Chapitre I
" Je t’assures que j’ai vu quelque chose bouger par là ! Près des rochers ! "
Le jeune homme aux cheveux châtains clairs soupira et secoua la tête en lançant un regard désolé à son compagnon. Haldin était habitué aux pseudos « trouvailles » de son ami, mais toujours cela l’exaspérait.
" Denaï, on est à la limite du désert le plus brûlant du monde ! Personne ne prendrait le risque de traverser cet endroit, tu le sais bien. "
Le blondinet à la peau halée lui lança un regard furieux. Il était aussi petit et maigrichon que son ami était grand et large d’épaules. Et malgré leurs disputes fréquentes ils s'entendaient à merveille.
" Tu penses que je mens ? " s’offusqua t-il.
" Non, je pense surtout que tu as rêvé. Répliqua son ami avec un sourire taquin. La chaleur a dû te monter à la tête. "
" Je te rappelle qu’entre toi et moi je suis celui qui tient le plus longtemps au soleil ! C’est toujours toi qui vient pleurnicher que… "
Il ne termina pas sa phrase, un reflet de lumière venait de passer sur son visage tel un fantôme du désert. Poussant une exclamation de triomphe, il se précipita vers un monticule de rochers des sables avant que son compagnon ne puisse ajouter quoi que ce soit.
" Ahaaa ! "
Le cri enthousiaste de son ami convainquit Haldin de le rejoindre en maugréant. A la base du plus grand des rochers, une petite faille formait une sorte de renfoncement qui pouvait servir d’abris à un petit enfant. Or c’était justement un enfant qui s’y trouvait.
Haldin ouvrit des yeux ébahis. Accroupi devant la faille, Denaï lui jeta un regard moqueur.
" Alors je déraille ? Je t’avais dit que j’avais vu quelque chose ! "
Son ami ne lui répondit pas et ils se contentèrent d’observer leur trouvaille.
C’était une fillette qui devait avoir à peine une dizaine d’années. Les yeux fermés, elle semblait dormir, mais haletait avec difficulté.
Les cheveux châtains sombres et raides aux reflets roux éparpillés sur son visage à la peau pâle et ses vêtements salis laissaient deviner qu’elle avait dû marcher longtemps. Et la peau craquelée sur ses lèvres ainsi que sa respiration saccadée renseignaient très vite sur l’itinéraire qu’elle avait prit…
" Elle a traversé le désert ! " s’exclama Haldin ébahit tandis que son compagnon lançait un sifflement impressionné.
Le petit être recroquevillé entrouvrit alors les paupières avec difficulté et lança un regard vague aux deux jeunes hommes qui se tenaient devant elle. Elle les referma bien vite et une larme minuscule roula sur sa joue.
" Elle a les yeux violets t’as vu ?... commenta Denaï pensif. C’est peu ordinaire ça ! "
" Chut ! Elle essai de dire quelque chose… " le coupa Haldin.
Tout deux se penchèrent vers la fillette qui effectivement marmonnait sans pouvoir articuler. De ses murmures inaudibles, trois mots leurs parvinrent :
" Papa… Maman… Amy… "
Une nouvelle larme plus petite encore que la précédente glissa de son œil.
Chapitre 2
« Kirin ! »
La jeune fille rampa entre les hautes herbes en retenant difficilement son rire. La terre était chaude sous ses bras et jambes nus, mais la chaleur ne l'avait jamais véritablement dérangé. Peut être cela lui venait il de ses cheveux aux étranges reflets de feu, mais elle trouvait au contraire celle ci apaisante et symbole de vie.
De plus en plus furieux, Haldin cria encore son nom et elle l'entendit traverser le champs d'herbes hautes à quelques mètres de là. Il était quasiment impossible qu'il la trouve ici. Allongée parmi les végétaux sec particuliers à la zone désertique, dissimulée sous un reste d'arbre abattu par une rafale, très fréquentes en cette région, Kirin s'était trouvée une cachette parfaite. Bien entendu, elle ne redoutait pas la colère de Haldin, qu'elle savait posséder une sévérité de façade, et dont les remontrances ne l'avaient jamais impressionnée. Mais elle n'avait pas envi de passer un quart d'heure à écouter ses sermons sur son manque évident de maturité et son irrespect de ses ainés. Après tout, ce n'était que quelques vers de terre dans un sandwich, pas de quoi en faire un plat.
Du haut de ses douze ans, Kirin était une jeune fille mince et élancée à la peau légèrement brunie par le soleil. Sa chevelure châtain sombre lui tombait sur les omoplates et son visage fin était souvent éclairé d'un sourire généreux.
Cela faisait deux ans que Haldin et Denaï l'avaient trouvée à la limité du désert, déshydratée et à moitié morte de fatigue. Deux ans qu'ils l'avaient ramenée au village qu'ils habitaient et l'y avaient élevée comme leur fille. Seulement deux ans, et elle éprouvait déjà pour eux une affection sans borne. Une fois nourrie, reposée et libérée de toute méfiance envers ses sauveurs, les jeunes hommes avaient interrogé la mystérieuse fillette sur les raisons qui l'avaient poussé à braver les sables du désert. Kirin s'était alors douloureusement remémoré les évènements des jours précédents: son si jolie village, havre de paix. Sa mère, douce et gorgée d'amour qu'elle ne demandait qu'à offrir. Son père, homme fort et déterminé qui l'emmenait lors de longues et instructives promenades en forêt. Et sa petite sœur... Petite Amy, gentille Amy, toujours souriante et pleine de vie...
Puis l'attaque. Les soldats, là, partout. Les morts, le feu. Son père qui lui ordonne de fuir. La peur qui lui déchire les entrailles. La course effrénée à travers les champs. La vision de son si jolie village en feu, le son des cris désespérés s'élevant à ses oreilles... Et enfin le désert... La chaleur étouffante, oppressante. La soif... Terrible soif... Soif mortelle...
Parmi tous ces souvenirs, les deux amis en avaient obtenu peu et avaient respecté le silence de leur protégée. En revanche lorsqu'ils lui avaient demandé son nom, elle avait parlé sans détour, sans une once d'hésitation.
" Kirin Halawen. "
Depuis, Haldin et Denaï avaient prit sous leur aile le sort de la jeune fille qui avait rapidement obtenu une place de choix dans leur coeur.
Très tôt elle avait fait preuve d'un caractère bien trempé et d'un sens très limité de l'obéissance, au grand damne de ses tuteurs. Ce qui ne l'empêcha aucunement d'aider Haldin à la forge qu'il dirigeait aussi bien que n'importe quel apprenti. Car s'il y a bien une chose qu'on ne pouvait enlever à cette enfant, c'était la reconnaissance qu'elle avait envers les deux jeunes hommes qui l'avaient recueillie, reconnaissance qu'elle s'efforçait de prouver en les aidant du mieux qu'elle pouvait dans leurs tâches quotidiennes.
" Je t'ai trouvée petite peste ! "
Kirin sursauta et tourna la tête si vite qu'elle se fit mal au cou.
Le visage rouge de colère et de fatigue de Haldin était penché sur elle par dessus l'arbre mort. La jeune fille grogna. Elle pensait pourtant sa cachette infaillible. Se préparant à une séance de sermons ennuyeux, elle se releva en époussetant la terre de ses vêtements. Lorsqu'elle releva la tête vers son poursuivant, un sourire désarmant fendait son visage. Sourire qui eut l'effet escompté. Malgré son mécontentement, Haldin ne pu que s'adoucir à la vu de ce jolie visage illuminé d'un tel regard.
" Ecoute Kirin, il faudrait que tu commences à faire preuve d'un peu plus de sérieux. La gronda t-il, la voix nettement plus calme et douce. Tu auras bientôt treize ans, je ne peux pas être continuellement derrière toi à réparer tes bêtises! Je te demande juste de faire preuve d'un peu plus de maturité. "
" D'accord... " grimaça la jeune fille qui n'aimait décidément pas ce mot.
" Bon si tu as compris, rentrons, le repas ne va pas se préparer tout seul. " sourit son tuteur.
Kirin retrouva son sourire malicieux et prit le chemin de la maison au coté de Haldin. Elle ne pu s'empêcher néanmoins en voyant sa mine de le taquiner encore.
" Mais dis... Ils étaient bons au moins ces vers? Non parce que je les ai sélectionnés avec soin et... "
Elle ne termina pas sa phrase, le robuste jeune homme venait de se jeter sur elle pour lui ébouriffer énergiquement les cheveux en guise de revanche.
Chapitre 3
Le temps passait étrangement vite au village frontalier du désert. A tel point que Kirin ne vit pas arriver ses quatorze ans. Lorsque Denaï la réveilla un matin pour lui souhaiter un joyeux quatorzième printemps, elle se fit enfin la réflexion que ces années n'avaient semblé que grains de sables dans le sablier géant qu'était le désert. Néanmoins ce n'était pas seulement pour lui rappeler l'évènement que l'homme aux cheveux de blé l'avait tirée du lit. Sourire malicieux aux lèvres, il l'enjoignit à le suivre. Curieuse, Kirin lui emboita le pas à travers le village qui s 'éveillait doucement sous les premières lueurs de l'aube.
Passant devant une petite échoppe elle aperçu son reflet dans un miroir appuyé contre son mur. Elle avait vraiment grandi en quatre ans. Sa peau toujours légèrement bronzée, mais bien moins que celle de Denaï ou même de Haldin, se mariait très bien avec la teinte sombre aux reflet flamboyant de sa chevelure et le violet de ses yeux. Son corps lui, avait commencé à changer de façon importante. Ses courbes s'étaient affinées et ses muscles avaient prit le parti de se développer, faisant d'elle une jeune fille à la carrure agile et aux membres fins et gracieux malgré leur robustesse. Avec son visage finement tracé, Kirin laissait de moins en moins indifférents les jeunes garçons du village.
Le duo arriva au pied de la maison de Denaï qui en ouvrit rapidement la porte et s'effaça pour laisser entrer sa protégée. Une fois à l'intérieur, il lui demanda d'attendre à la table du salon et quitta la pièce, la laissant seule et de plus en plus intriguée. Lorsqu'il revint, il tenait à la main une petite boite en acajou gravée d'un étrange sceau qui faisait penser à un oiseau enroulé sur lui même. Doucement, il ouvrit le contenant sous les yeux ébahis de la jeune fille.
Lorsque celle ci découvrit à l'intérieur un élégant collier à la chaine d'argent pourvu d'un pendentif en forme d'oiseau à l'œil serti d'un rubis flamboyant, elle poussa une exclamation admirative. Au delà de sa forme élégante et de sa brillance attirante, l'objet dégageait une sorte de beauté envoûtante qui semblait pulser à partir de son rubis central.
Amusé de sa surprise, Denaï s'expliqua en souriant:
" Ce que tu vois là appartient à ma famille depuis des générations. C'est un objet précieux qu'un voyageur du nord a un jour offert à mon arrière arrière grand père en remerciement de son hospitalité. Je t'en prie, prend le. "
Fascinée, Kirin ne se fit pas prier. Délicatement elle saisi l'objet par sa chaine et le porta à hauteur de ses yeux qui parurent briller avec davantage d'éclat sous le reflet du rubis. Quelque chose d'étrange la parcouru à ce contact. Un fourmillement insistant mais pas désagréable qui lui remonta le long des bras jusqu'à l'intérieur de ses côtes, devenant force vibrante de puissance lorsqu'elle atteignit son cœur. A cette sensation suivi un sentiment de légèreté et de bien être incroyables.
Un sifflement d'admiration qu'elle connaissait bien lui fit enfin détacher le regard de l'objet qu'elle ne pouvait cesser de contempler jusqu'alors. Denaï l'observait, les yeux brillants. Apparemment ravi, il reprit la parole d'un ton joyeux.
" Je m'en doutais. Je m'en suis douté depuis la première fois que je t'ai vu dans le désert et que j'ai regardé tes yeux. Tu es une mage Kirin. Une force magique enveloppe ton être tout entier, vibrante et puissante. Ce collier possède la capacité de réagir à la présence de cette puissance, il l'a révélée en toi. "
La jeune fille se figea. Elle? Une mage? C'était impossible! Comment aurait elle pu être l'une de ces personnes aux étranges et effrayants pouvoirs sans le savoir?
Pourtant le regard de Denaï n'était ni craintif ni même méprisant. Seul l'amusement et la fierté se reflétaient dans ses yeux bleus. Comme pour la rassurer, il lui passa une main affective dans les cheveux puis s'empara doucement du collier. S'avançant vers elle dans son dos, il entreprit alors de lui accrocher autour du cou.
" Je voudrais t'offrir ce collier comme cadeau d'anniversaire. Il est bien mieux sur toi que dans un coffret au fond de ma chambre. J'espère qu'il te fera toujours te souvenir de moi et Haldin. "
Kirin prit le talisman dans ses mains et l'observa encore une fois attentivement. Un cadeau si précieux... Si elle n'avait pas été aussi surprise par la découverte de sa vrai nature, elle aurait sans doute tenté de refuser un présent d'une telle valeur. Mais les yeux satisfaits de son tuteur l'en dissuadaient de toute manière.
" Merci... C'est le plus beau cadeau que j'ai jamais eu... "
Ce remerciement n'était pas des plus fins, et la jeune fille le trouva presque indigne de ce qu'elle ressentait vraiment, mais le visage souriant de Denaï laissait deviner qu'il avait très bien compris le message.
Une semaine plus tard, le vent changea de direction, et il emporta le destin de Kirin vers un horizon plus incertain.
Ce jour là la jeune fille abaissait le soufflet de la forge pour la soixantième fois lorsque les premiers cris lui parvinrent. D'abord lointains, ils se rapprochèrent rapidement, repris par de nombreuses voix. Inquiète, Kirin essuya ses mains couvertes de suie dans son tablier et s'engagea vers la sortie de la forge. Ce qu'elle aperçu dehors la frappa alors d'effroi et remonta à la surface tous ces cauchemars qu'elle croyait oubliés.
Du feu! Du feu dans le village! Mais surtout… Eux! Des soldats en armures, lances et épées aux poings, brandissant boucliers et étendards marqués d'un symbole qu'elle n'oublierait jamais. Symbole que portaient les monstres qui avaient détruit son village d'antan, emportant dans les tréfonds de l'oubli sa famille et tous ses amis. Les soldats n'avaient pas changé, attaquant sans pitié, tuant à vue. L'odeur du sang se répandait doucement dans les airs, messagère de la Mort.
Kirin mit quelques secondes à sortir de l'état de béatitude proche de l'affolement dans laquelle l'avait plongé l'invasion. Mais lorsqu'elle vit Azeïa, une femme du village avec laquelle elle s'était toujours entendu chuter à terre sous la poussée d'un soldat, cela lui fit l'effet d'un choc électrique au cerveau. Ses muscles retrouvèrent soudain leur vigueur et elle s'empara d'un couteau accroché au mur de la forge parmi les autres outils pour courir à l'aide de son amie. Le soldat qui levait à présent son arme au dessus de sa tête dans un geste cruel de coup de grâce était assez proche pour qu'elle l'atteigne avant qu'il ne s'exécute. Mais pas assez pour qu'elle ait le temps de dévier la lame… Le métal fendit l'air, Kirin bondit en avant. L'épée s'abattit sur Azeïa, la menant à la mort… Dans le même temps, le soldat se figea, les yeux ouverts en signe d'incompréhension, et il regarda l'espace de ses côtes non protégé par une armure. Car un manche noir en dépassait à présent, formant une tâche rouge qui n'avait de cesse que de se répandre. Kirin arracha le couteau de la chair de sa victime et se pencha sur la malheureuse qui avait succombé à la lame du soldat. Le visage figé, les yeux fermés, elle s'était éteinte, pour toujours.
Luttant pour ne pas céder à la panique Kirin se releva en empêchant tant bien que mal les larmes de lui monter aux yeux. Puis elle se mit à courir, courir sans s'arrêter, avec un seul objectif: la maison de Denaï. Haldin et ce dernier devaient forcement s'y trouver, sans doute en train d'organiser une défense, préparant un plan de contre attaque pour sauver le village.
La jeune fille traversa les rues de terre sèche en évitant les affrontements qui éclataient partout, preuve que les habitants vendaient chèrement leur peau. Elle finit par arriver devant la bâtisse qu'elle cherchait. Sans se départir de son élan, elle atteignit la porte qu'elle poussa d'un coup d'épaule violent pour entrer dans la pièce. Son coeur se glaça alors, tout comme les muscles de ses jambes. La pièce était dans un état déplorable, débris et objets jonchaient le sol de par et d'autre. Trois personnes se trouvaient dans le salon saccagé. La première était debout, le dos tourné à Kirin, de haute stature, toute d'armure et d'ombre, portant à la main une large épée d'où s'écoulait un liquide pourpre… La seconde était assise à une table, la tête penchée sur la poitrine comme en signe de recueillement. La dernière enfin était allongée sur le sol dans une position presque improbable, semblant patauger dans le même liquide rouge que celui qui glissait sur la lame. Une personne qui n'était autre que…
"Denaï…" chuchota Kirin, et sa voix se brisa.
Ses muscles devinrent alors fin coton et ne purent soutenir son poids plus longtemps. Elle tomba à genoux sur le sol de planches dans un bruit léger qui fit se retourner l'homme à l'épée. Homme musclé au visage cruel orné d'une barbe finement taillée, il eut un sourire des plus sadiques en l'apercevant. Tranquillement, il s'avança vers elle, son épée au poing, renversant au passage la silhouette assise sur une chaise. Celle ci tomba au sol, découvrant à Kirin le visage de Haldin, vide de toute expression, une plaie béante creusée à la base de sa gorge.
Ce fut sans doute cette vision qui ramena la jeune fille à la vie. Pour la seconde fois de son existence, elle venait de tout perdre. Non, ILS lui avaient tout pris, qui qu'ils soient. La colère envahit peu à peu son cœur, noyant toute autre émotion dans un flot de rage amère. Lorsque l'inconnu au visage maudit arriva à son niveau et tendit une main pour la saisir par les cheveux, convaincu de l'abandon de sa proie, Kirin releva vers lui des yeux emplis d'une haine qui semblait les faire brûler d'une lueur puissante. D'un mouvement sec, elle fendit l'air avec le couteau qu'elle tenait toujours dans sa main droite. Le sang jailli devant ses yeux, accompagné d'un hurlement douloureux et satisfaisant. Le soldat recula en tenant sa main ensanglantée à laquelle manquait trois doigts et la moitié d'un quatrième. Kirin ne lui laissa pas le temps de s'apitoyer davantage sur sa blessure. D'un bond, elle se remit sur ses jambes et fondit sur lui, mettant tout son poids contre son ventre. Le souffle coupé, sa cible chuta au sol. La jeune fille se jeta alors sur lui, fauve de sang et de rage. Et elle frappa, frappa, frappa encore. Le sang tâchait son couteau et maculait de plus en plus ses vêtements tout comme son visage. Mais elle ne s'en apercevait même pas, continuant de frapper inlassablement, déversant plus de haine dans chaque coup.
Lorsque, vidée de ses forces, elle s'arrêta enfin, sa victime n'était plus que chair sanguinolente et visage défiguré. Doucement, Kirin s'écarta et tenta de se relever. Mais elle retomba aussitôt au sol, et s'y roula finalement, le visage figé dans une expression hébétée. Les minutes passèrent, puis les heures… La pièce restait toujours aussi immobile et silencieuse, et si une lente respiration ne soulevait pas la poitrine de la jeune fille, on aurait pu croire qu'aucun être vivant ne peuplait la pièce. Dehors, les bruits d'affrontement s'étaient tues. Étaient ils tous morts? Kirin ne savait pas, elle ne parvenait pas à penser clairement. Ni la faim ni la soif ne parvenaient à la faire se lever. Et ce fut le son de bottes s'approchant de la maison et entrant dans la pièce qui s'en chargèrent. Sortant de sa torpeur, Kirin se redressa sur un bras et jeta un regard à nouveau empli de rage au nouvel arrivant. Si c'était un autre soldat elle allait faire de lui un tas informe de chair découpée.
Mais ce n'était pas un des guerriers cruels qui se tenait dans l'embrasure de la porte. C'était un homme vêtu et équipé de la plus étrange des façons. Ses vêtements de voyage étaient couverts d'un large manteau noir cousu de glyphes. Une large écharpe bordeaux surmontait le tout. Un sac en toile épaisse pendait dans son dos et laissait dépasser un long et étrange bâton d'ébène polie. L'inconnu la toisait de ses yeux argentés placés au milieu d'un visage fin aux cheveux déjà blancs malgré son âge encore jeune. Un âge qui devait atteindre tout juste la trentaine.
Kirin lui rendit un regard que la rage quitta bientôt, vaincue par l'aura impressionnante que dégageait l'homme étrange.
Celui ci s'avança vers elle sans une once d'agressivité et s'agenouilla à sa hauteur. Sa main droite gantée avança doucement et saisi le couteau dans les mains de la jeune fille, qui le lui laissa, finalement abandonnée par ses forces.
"Une arme redoutable, lorsqu'elle est placée entre les mains d'une personne redoutable." commenta l'homme en examinant le couteau avec attention.
Cependant son ton n'était nullement sarcastique et ne présentait pas la moindre trace de moquerie. Il semblait juste très intéressé.
"Toutefois, ce n'est pas elle qui te rendra puissante. Ce ne sera pas elle qui fera de toi une guerrière parmi les plus puissantes."
Comprenant à peine ses paroles, Kirin croisa son regard d'acier. L'homme se redressa alors et l'aida à se relever en lui soutenant le bras. Tenant à grande peine sur ses jambes, Kirin tituba. Sans une hésitation l'inconnu la souleva alors en la portant sous les genoux et les épaules et l’entraîna hors de la pièce maudite.
Quelques minutes plus tard, toujours un peu hagarde, Kirin chevauchait devant l'inconnu, adossée contre lui sur un cheval alezan. L'odeur du sang et la vision des corps inertes ne la quittant pas, elle mit tout le voyage à sortir de son état, et lorsqu'ils s'arrêtèrent enfin, elle descendit du cheval, eu un haut-le-corps et vomi par terre.
L'inconnu vint la soutenir en lui passant un bras réconfortant autour des épaules. Kirin laissa alors libre court à son chagrin et hurla.
Lorsqu'elle se fut calmée, environ une demi heure plus tard, l'homme la fit asseoir autour d'un feu et lui offrit une tasse de thé brûlant qui la soulagea légèrement.
"Zael."
Kirin jeta à son hôte un regard d'incompréhension. L'homme sourit.
"Je m'appelle Zael. Ancien membre de la confrérie des nocturnes. Aujourd'hui mage errant et détenteur de la magie perdue "Black Blood"."
La jeune fille ne comprenait pas tout ce qu'il disait mais elle répondit tout de même:
"K…Kirin… Halawen…"
Le dénommé Zael lui accorda un nouveau sourire réconfortant et prit un visage songeur.
"Halawen… Tient donc, ce nom ne m'est pas inconnu. Serais tu d'une quelconque parenté avec Hanna Halawen?"
Kirin se redressa d'un seul coup.
"Maman!"
Le mage l'enjoignit à se calmer d'un mouvement apaisant.
"J'aurais dû me douter que tu étais la fille de Hanna Halawen. Tu es son portrait craché. Ta mère était autrefois une membre de la confrérie des nocturnes, nous y sommes arrivés la même année. Mais lors d'une mission elle reçu une blessure grave qui lui fit réaliser la fragilité de la vie, et elle se décida à se ranger pour fonder sa famille. C'était il y a bien longtemps, bien avant que je me décide moi même à quitter la confrérie."
Frappée par ces révélations, Kirin garda le silence, attendant que Zael continu. Celui ci bu une gorgée de thé et reprit avec un sérieux soudain:
"Kirin Halawen, voilà quinze ans que je parcours le monde en tant que mage . Et je me suis toujours refusé à prendre un élève en formation. Mais on dirait bien qu'aujourd'hui je vais faire une entorse à cette règle. Kirin, je ne connais pas le chemin que t'a réservé ton destin, mais je sais que tu es promise à un grand avenir. Un avenir que seuls tes choix détermineront. Alors je te pose la question sans détour. Veux tu que je t'enseigne la magie perdue "Black Blood"? Veux tu devenir mon élève?"
La jeune fille lui jeta un regard dominé par la surprise. Tout cela allait un peu vite pour elle… D'accord elle n'avait à présent plus aucun endroit ou aller. D'accord cet homme lui inspirait confiance par son attitude et ses paroles. Mais était elle à ce point condamnée à suivre les caprices de son maudit destin? Un éclair brillant lui fit baisser les yeux vers sa poitrine. Le talisman de Denaï y brillait de mille feux sous le soleil couchant. Elle le saisit d'un air pensif et le fit tourner entre ses doigts. Elle pensa à tout ce qu'elle avait perdu, à tous ces êtres chers qu'elle ne reverrait jamais. Elle songea aussi au pouvoir que tout le monde lui disait posséder, étrange et inquiétant. Elle imagina ce que serait à présent son avenir, ou du moins les avenirs qui s'offraient à elle. Puis elle releva les yeux pour les plonger dans ceux de Zael et répondit:
"D'accord."
Chapitre 4
La lame fendit l'air en sifflant, manquant de justesse de décapiter la jeune femme. Essoufflée, Kirin se recula d'un bond et se remit en garde. Le combattant qui lui faisait face était plus grand qu'elle et solidement bâti. L'épée large qu'il portait à deux mains l'attaquait sans relâche, évitant de peu à chaque fois de la blesser mortellement.
La jeune fille jeta un oeil rapide à Zael. Son maître était accoudé contre un mur, les bras croisés et l'observait attentivement. Nul doute qu'elle n'aurait aucun secours à attendre de lui. Se concentrant de nouveau sur son adversaire, Kirin s'aperçut que celui ci avait soudain sorti un étrange fouet. D'un mouvement sec, il le fit claquer et l'objet s'embrasa.
" Un mage!" pensa l'apprentie, une demi seconde avant de se jeter sur le coté, esquivant de peu l'arme mortelle de son ennemi. C'était le moment! Elle avait une ouverture! Bondissant en avant, elle laissa son pouvoir se déverser dans ses veines jusqu'à atteindre sa main droite. Il y eut un bruit sec, puis le son de la chair tranchée et un grognement de douleur. Puis la montagne de muscles s'effondra, le ventre percé d'une plaie mortelle. Kirin se redressa en rétractant la lame noire qui avait jailli de son poignet. La blessure ainsi ouverte laissa s'échapper un mince filet de sang bientôt interrompu par la couche que forma la Keranide.
Épuisée, la jeune fille respira lentement, et senti une main affective se poser sur son épaule. En tournant la tête, elle se trouva nez à nez avec Zael qui souriait.
"Beau combat, tu t'es bien débrouillée."
"Comme toujours, je suis une mage hors pair!" répliqua la jeune élève avec un sourire à la limite de l'insolence.
"Voyez vous ça? lui répondit le mage en levant un sourcil. Sache impétueuse apprentie que la modestie est la base de toute prudence. Un mage qui l'oubli est un mage mort."
Il eut un mouvement si imperceptible que Kirin n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste. Elle se retrouva aussitôt encerclée de centaines de pics noires qui la tenaient à leur merci. Perdant immédiatement son air provoquant, elle retint sa respiration, jusqu'à ce que son maitre annule le sort et éclate de rire.
"Comment avez vous fait?! s'exclama la jeune femme éberluée. Je ne vous ai même pas vu saigner!"
Le sourire amusé du mage lui tira une expression gênée.
"Il te reste encore beaucoup à apprendre pour progresser sur cette voie jeune fille. Et l'humilité sera ta meilleure alliée."
Kirin se senti légèrement honteuse et prit un air abattu. Air qu'elle eu tôt fait de quitter lorsque son maître la prit par les épaules en souriant.
"Cela ne veut pas dire que je sois déçu, bien au contraire. Tu progresses bien plus vite que je ne pouvais l'espérer. Un jour viendra où tu deviendra une grande mage, bien plus grande que je ne l'ai jamais été."
La jeune élève lui rendit un sourire ravi. Puis tout deux reprirent leur route sans un regard envers la victime de l'affrontement qui gisait sur la rue pavée.
Kirin apprenait la magie depuis deux ans, et déjà elle se sentait bien plus puissante que ce qu'elle avait pu être autrefois. La magie "Black Blood" était extrêmement difficile à apprendre, et bien plus à utiliser en combat. Pourtant, la jeune fille continuait de suivre avec acharnement les enseignements de son maître, relevant le moindre défi qu'il lui lançait, affrontant tout les dangers de ses missions à ses cotés. Combattant à longueur de journée, son corps s'était endurci et les utilisations de la keranide qui, chaque fois, lui ouvrait plusieurs plaies dans les bras ne lui déclenchaient plus aucune grimace. Doucement, Kirin devenait une mage et une guerrière aguerrie. Son apparence de jeune femme attirait de plus en plus les regards intéressés des badauds qui prenaient néanmoins rapidement leurs distances face au regard implacable et acéré de son maître.
Leurs nombreux voyages apprirent de nombreuses choses à Kirin sur le monde qui l'entourait, et qui était plus vaste et riche qu'elle ne l'avait imaginé. Bientôt, l'histoire tragique des conflits de Cyrion et de la guerre entre l'Empire et la Rébellion n'eurent plus de secrets pour elle. Elle apprit de part son maître à cacher son pouvoir aux gens autant que possible. Le monde de Cyrion était remplie de gens malavisés qui n'hésiteraient pas à tenter de se servir d'elle et de son talent pour la magie. Zael lui enseigna par ailleurs la croyance qu'il possédait en Nephael, la déesse de la nuit, qui d'après ses propres paroles veillait sur le sommeil de tous. Kirin en vint rapidement à éprouver du respect pour l'entité et à lui adresser une prière chaque soir.
La question de l'appartenance de son maître à la confrérie des nocturnes fut abordée lors d'une soirée autour d'un feu de camp.
"La confrérie des nocturnes est une association de l'ombre. Une guilde secrète qui affronte depuis des années leur ennemi de toujours l'Ordre du Soleil. Autrefois elle se battait dans le respect de leur code et de leurs croyances. Malheureusement, je craint qu'aujourd'hui elle ne soit corrompu par des personnes avides de pouvoir qui ont oublié le vrai sens de cette guilde. Et c'est ce qui m'a poussé à la quitter. Mais je compte bien y revenir un jour pour restaurer son honneur passé."
Le regard brillant, Kirin avait demandé avec impatience:
"Et quand y retourneront nous ?"
Son maître lui répondu par un sourire amusé en lui caressant les cheveux.
"Patience jeune élève. Ne soit pas si pressée d'abandonner une partie de ta liberté pour l'offrir à la confrérie des nocturnes. Le temps viendra où tu devras choisir le camp dans lequel tu te placeras. Et ce choix t'appartiendra entièrement, même moi je n'aurais le droit de te l'intimer. En attendant, profite du statut d'apprentie que tu possèdes, qui t'offre liberté et indépendance quant à tes choix."
Une lueur de malice passa dans les yeux pourpres de la jeune femme.
"Liberté et indépendance? C'est sans compter bien entendu la présence d'un maître sadique qui me donne des exercices auxquels je ne peux échapper non?"
Zael éclata de rire, bientôt rejoint par son élève.
De nombreuses questions revenaient aussi régulièrement dans les conversations qu'engageait Kirin avec son maître. Notamment des questions sur sa mère, et sur son passé en général. Elle prenait toujours un plaisir mélancolique à entendre Zael lui compter les hauts faits de la mage qui avait été une combattante de l'ombre impitoyable, dont le talent n'avait d'égal que la beauté.
Il lui parla notamment de ces fameux soldats qui avaient par deux fois détruit sa vie. De par la description qu'elle avait faite d'eux, Zael n'avait soufflé que deux mots, qui étaient restés gravés dans l'esprit de la jeune femme:
"L'armée Impériale."
Kirin avait appris au cours de ses voyages que les soldats de l'Empire qui sillonnait la région lançaient parfois des attaques et raids sur les villages isolés pour le simple plaisir de piller et tuer. Les rares survivants de ces attaques étaient d'après les rumeurs capturés et emmenés on ne savait où. Partout les armées impériales étaient connus pour leur cruauté, leur puissance, et le peu de prisonniers qu'ils faisaient à chaque fois…
Lorsqu'elle avait fait part à son maître de l'idée folle que sa famille puisse être en vie, Zael lui avait répondu par un sourire désolé.
"Avoir de l'espoir est ce qui nous permet à tous de continuer à vivre. Mais ne laisse pas ce dernier t'obséder au point de prendre des décisions irréfléchies. Je n'ai pas connu ton père et ta sœur. Mais j'en sais assez sur ta mère pour savoir que, si elle avait été encore en vie, je l'aurais su."
Déçue, Kirin avait senti son cœur se serrer d'un chagrin que même l'étreinte rassurante du mage n'avait pu chasser.
Les jours s'enchainèrent et Kirin ne cessait de grandir autant physiquement que mentalement. Développant sa maitrise de la Keranide elle atteignit un niveau de magie bien plus avancé qui lui permit d'assister davantage Zael au cour de ses missions les plus périlleuses.
C'est d'ailleurs lors de l'une de ces missions particulièrement difficiles que le destin de Kirin prit encore une fois un nouveau tournant.
Le maître et l'élève se trouvaient ce jour là camouflés à l'abri d'épais arbustes qui marquaient la limite d'une falaise abrupte. Celle ci donnait sur une imposante forêt au milieu de laquelle se découpait la silhouette massive de ce qui semblait être un temple abandonné.
Abandonné par ses premiers occupants tout du moins, car c'était sans compter sur la présence de nombreux bandits pilleurs de tombes qui y avaient élu domicile et campaient en nombre devant son entrée.
Et c'était justement ces bandits que les deux mages espionnaient depuis plusieurs minutes, dissimulés dans leur cachette.
" Des bandits! Ça va être un jeu d'enfant de récupérer cet artefact! " commenta finalement Kirin avec satisfaction.
" Attention Kirin! la contredit son maître en la regardant avec sévérité. Tu sous estime de nouveau tes adversaires! Aurais tu oublié que sagesse et humilité... "
" ...sont les principes de prudence de tout mage... Oui maître, je le sais. " termina Kirin en grimaçant.
" Si tu doute de ce que je t'enseigne, imprudente jeune fille, je te conseille de regarder nos amis de plus près. " répliqua sèchement Zael.
La jeune mage s'exécuta et observa plus attentivement les bandits qui patrouillaient autour du camp en échangeant quelques mots. Tous portaient à l'épaule, sur le cou ou dans le dos un tatouage représentant le même symbole. Un symbole douloureusement familier...
" L'Empire ?... " chuchota Kirin.
" Et oui. Ces gens sont tous des mercenaires engagés par l'Empire, et sans doute très doués pour la plupart. Tromper leur vigilance ne sera pas une mince affaire. Mais pourquoi cette surprise? Aurais tu trouvé une faille dans ton assurance? " se moqua Zael.
Son apprentie grimaça de nouveau. Son maître avait toujours raison et possédait le talent de la mettre mal à l'aise à chaque fois qu'il le lui prouvait.
Reprenant leur sérieux, les deux mages descendirent la falaise en faisant le tour. Lorsqu'ils ne furent plus qu'à quelques mètres du camp des bandits, Zael chuchota:
" Rappelle toi bien du plan. Je vais amener les bandits à quitter le camp et tu en profiteras pour te faufiler à l'intérieur et trouver un moyen de boucher l'entrée. Je te rejoindrai par mes propres moyens. Quant à toi tu te rendras directement à la salle où devrait se trouver l'objet de notre mission. Si je n'ai pas réussi à te retrouver avant, empares toi s'en sans m'attendre et monte tout en haut du temple. "
Kirin hocha la tête avec détermination. Lorsqu'il était question d'agir, elle retrouvait immédiatement le même sérieux que son maître.
Son maître lui lança un sourire d'encouragement et se faufila à travers les arbres, disparaissant bientôt à sa vue.
Observant attentivement les aller et venue des bandits, Kirin attendit patiemment le signal de son départ. Lorsque celui ci retentit, Kirin se dit que son maître n'y était pas allé de main morte. Car ce fut une véritable explosion qui fit sursauter les pillards pour les figer dans une stupeur totale. Kirin n'attendit pas qu'ils réagissent et bondit hors de sa cachette pour foncer sur l'entrée du temple. Arrivée dans le camp, elle ne fut même pas repérée tant les bandits s'activaient à brandir leurs armes et se précipiter vers le lieu d'où provenait l'explosion. En revanche lorsqu'elle atteignit la porte, elle se trouva face à deux mages postés en faction. Sans ralentir son élan, elle profita de leur surprise de voir une jeune fille leur sauter dessus pour trancher la gorge du premier en faisant apparaître une lame de Keranide sur son poignet. Le second en revanche se ressaisit immédiatement et lui envoya un coup de sabre rapide qu'elle esquiva avec souplesse. Un mouvement de la main fit briller une bague à son doigt d'un éclat inquiétant. La force qui s'en dégagea indiqua à la jeune femme l'utilisation d'un objet magique, et lui permit d'éviter de justesse un pic de pierre qui avait jailli du sol pour l'embrocher.
« Magie de la terre. » pensa t-elle en se mettant en garde.
Leur combat fut court mais violent. Kirin attendit avec patience que son adversaire attaque de nouveau. Ce dernier ne tarda pas à se jeter en avant pour la fendre de sa lame. Lame qu'elle évita de nouveau, levant son bras dans le même mouvement pour une contre attaque mortelle. Mais à ce moment une douleur aiguë lui brûla le bras, lui arrachant un cri. Un pic de pierre venait de surgir du mur et s'était enfoncé dans la chair de son poignet. Une double attaque qu'elle n'avait stupidement pas prévu. Elle garda néanmoins son mouvement et plaqua sa main contre le torse de son adversaire. La Keranide qui s'écoulait de sa main blessée en même temps que son sang se durci alors et se transforma pour former une longue lanière pourpre. Lanière qui s'enroula autour du cou de sa victime. Kirin se mit alors à tirer, tirer de toutes ses forces. Sa victime suffoqua, s'agita un instant, puis, privée d'air, s'effondra sans vie aux cotés de son compagnon.
Essoufflée, la jeune mage soigna sa blessure et pénétra dans le temple. La large pièce dans laquelle elle entra avait un plafond haut et était éclairée de torches placées ça et là. Sans prendre le temps d'admirer plus la décoration, elle utilisa de nouveau son pouvoir pour créer un fouet, un sort de sa propre invention dont elle se servit pour accrocher une pierre de l'encadrement de la porte qui dépassait des autres. Tirant de toutes ses forces, elle parvint à déclencher l'éboulement escompté qui enseveli l'entrée sous de grosses dalles de pierres brisées, la rendant impraticable.
Puis elle reprit sa route sans prendre le temps de souffler. Elle monta des escaliers érodés par le temps, traversa plusieurs couloirs remplis de tonneaux et caisses qui devaient contenir les réserves des mercenaires, parcouru des pièces de toutes les tailles et aux murs couverts de glyphes. Et arriva finalement à destination. Devant elle se dressait une nouvelle série de marches qui précédait un piédestal éclairé par un halo qui descendait depuis un trou dans le plafond. Et sur ce piédestal... Kirin resta interdite. L'objet qu'ils cherchaient n'était... rien d'autre qu'un livre? Un bête livre? Indécise, elle se demanda si elle ne s'était pas trompée, mais l'énergie qui émanait du manuscrit lui laissait deviner que ce n'était pas le cas.
Elle s'avança et s'apprêta à gravir les marches.
" Tu penses réellement pouvoir nous déposséder comme ça petite tigresse? "
Kirin fit volte face. Devant elle, appuyé contre un pilier qui soutenait le plafond, se tenait une homme qui glaça immédiatement la jeune fille. Les cheveux noirs tirés en arrière, il la toisait d'un air narquois à l'aide de son seul œil visible. L'autre était caché par un demi masque blanc et noir qui lui couvrait la partie gauche du visage. Les bras musclés croisés sur un haut sombre marqué d'un crâne d'argent, il exhibait sur son épaule gauche un tatouage qui n'était pas celui des bandits et de l'empire. Un tatouage que le jeune fille reconnu comme celui d'un groupe de mercenaires appelé le cercle du chaos...
Son apparence générale et le bleu froid de ses yeux, autant que l'aura puissante qu'il dégageait figeait de peur l'intruse.
"Tss, tss. Un lionceau ne devrait pas s'éloigner de sa maman lionne. " commenta l'homme d'un ton narquois.
Kirin s'efforça à respirer pour calmer les battements affolés de son cœur qu'avait déclenché l'inconnu et se remit en garde en défiant son adversaire d'un regard déterminé. Elle voulait que son maître soit fier d'elle, elle voulait lui montrer que son enseignement avait porté ses fruits. En la voyant se positionner ainsi l'homme aux cheveux bruns éclata d'un rire froid.
" Quel courage! Quelle imprudence! C'est remarquable! Tu es l'élève de ce cher Zael n'est ce pas? Je reconnais bien là sa marque ainsi que son pouvoir! "
Kirin se figea à nouveau, stupéfaite. Cet homme connaissait son maître? Comment était ce possible? Qui était il? Il parlait de lui avec une telle légèreté... Quel relation avait il avec lui?
Avant qu'elle ai pu poser la moindre de ces questions, l'homme lui jeta un sourire mauvais à la figure et disparu... Sursautant, Kirin regarda tout autour d'elle pour tenter de l'apercevoir. Nul part! L'inconnu s'était totalement volatilisé! Comment avait il fait cela? QUI était il?
Un rire dans son dos la fit de nouveau sursauter, et elle n'eut même pas le temps de se retourner qu'un coup violent l'atteignait dans les côtes, l'éjectant plus loin. Elle se releva difficilement, les os douloureux. Le coup avait été rapide, précis et puissant. Les côtes brûlantes elle tourna la tête vers le mage qui venait de réaliser cette prouesse et qui continuait de la toiser, les bras croisés. Comment avait il fait pour la surprendre ainsi?
Comme pour répondre à sa question muette, l'homme reprit la parole:
" Surprenant n'est ce pas? Cela fait toujours cet effet lorsque l'on se retrouve face à Toth, le mage téléporteur. Mon pouvoir de distorsion des molécules me permet de réduire mon corps à un état infime et ainsi me placer à l'endroit que je veux. "
Illustrant ses paroles, il disparu à nouveau. Au bout de quelques secondes, Kirin senti un choc à la base de son cou et elle s'affala sous le poids du mage qui venait de se matérialiser au dessus d'elle, la prenant par surprise. Son agresseur l'immobilisa face contre terre d'une poigne de fer en maintenant ses bras dans son dos. Kirin tenta de faire appelle à son pouvoir pour qu'il fasse jaillir une lame de sa main, mais celle si se heurta à quelque chose de dur et ne reçu en guise de réaction qu'un ricanement.
" Tu pensais réellement m'avoir à ce petit jeu fillette? Je connais les techniques de Zael depuis des années, et je sais comment me protéger de ses coups sournois! De l'acier renforcé! " ajouta t-il en tapotant ses gants qui émirent un son métallique.
Il tira plus fort la main de la jeune fille dans son dos, lui arrachant un cri de douleur.
" Mmm... Je me demande si Zael serait mécontent si je t'arrachais le bras... Qu'en penses tu? "
Sa poigne se raffermie sur le bras de sa victime et celle ci ne pu retenir un hurlement douloureux. Une larme de souffrance perla à son œil et elle serra les mâchoires. Elle ne devait pas montrer de faiblesse devant son ennemi. Pas la moindre émotion. Même si son bourreau mettait ses paroles à exécution.
" Maitre... Je vous en supplie... Où êtes vous?... " pria t-elle mentalement.
Le ricanement du mage se fit plus sadique tandis qu'il attirait le bras de sa proie de plus en plus loin et qu'un craquement commençait à retentir dans les os de celui ci.
Il y eut alors une détonation et un pan du plafond s'effondra au dessus de leurs têtes. Le mage aux cheveux d'ébène disparu aussitôt et quelqu'un souleva Kirin de terre pour la mettre à l'abri des chutes de pierre.
Lorsqu'on la retourna pour la placer contre un pilier au fond de la salle, la jeune mage distingua à travers ses larmes de douleur le visage inquiet de Zael.
" Maître... " souffla t-elle avec soulagement.
Le mage lui caressa les cheveux avec douceur et lui répondit par un sourire rassurant.
" Reste ici, Kirin, ce combat n'est pas le tien. Ne bouge pas. "
" Maître... J'ai... essayé... Je suis désolée... " s'excusa l'élève d'une voix cassée, les larmes courant sur ses joues.
" Je sais Kirin. Et je suis fier de toi. Repose toi maintenant. "
Il se redressa alors et lui tourna le dos, pour faire face à Toth.
" Tiens tiens, la cavalerie arrive on dirait. cassa ce dernier. Cela fait longtemps Zael. Apparemment tu n'aimes pas qu'on touche à tes apprenties. Étrange que tu te soit encombré d'un tel boulet d'ailleurs, toi qui te proclamait toujours solitaire. Enfin, beaucoup de choses ont changé depuis ton départ de la confrérie des nocturnes pas vrai ? "
" Tu as blessé mon élève. répondit le mage aux cheveux blancs d'une voix calme mais si terrible que Kirin en trembla. Pour cela, je vais te tuer Toth. Ta trahison passée à couté la vie de nombreux confrères de la confrérie des nocturnes. Cela, j'aurais sans doute pu te le pardonner au nom de notre ancienne amitié. Mais t'en prendre à mon élève a été ta pire erreur. Je vais détruire jusqu'à la moindre parcelle de ton corps pour que tu ne puisses plus jamais te téléporter. "
Son adversaire ricana et tout deux engagèrent le combat...
Jamais Kirin n'avait été témoin d'un affrontement aussi violent. Les deux adversaires semblaient de puissance égale et rivalisaient de coups et de pouvoirs dans un tel déchainement de puissance que la pièce en tremblait. D'autres pierres se détachèrent du plafond pour s'écrouler avec fracas sur le sol. Kirin voyait son maître utiliser des techniques dont elle ne l'avait jamais même entendu parler. Effarée, elle ne pouvait détacher ses yeux des deux mages qui déployaient autant de magie dans leurs attaques.
Lorsqu'au bout de longues minutes ils s'arrêtèrent pour se faire face, la jeune femme n'avait pas suivi la moitié du combat.
" Tu es doué Toth, cela a toujours été le cas. Mais ta trop grande assurance en tes pouvoirs a ralenti ta progression. "
Le mage brun le fusilla du regard, mais il semblait beaucoup moins sûr de lui qu'au début de l'affrontement.
" Peut être as tu gagné en puissance ces dernières années. siffla t'il d'une voix venimeuse. Mais toi tu as quelque chose dont je me suis privé et qui causera ta perte! "
" Ah vraiment? " répliqua son adversaire avec un calme froid.
Son rival esquissa un sourire mauvais avant de conclure.
" Une élève! "
Il disparu à ces mots, et avant que la jeune mage ait pu réaliser ce qui se passait, il apparu devant elle en brandissant une lame sortie de sa manche. Les muscles complètement vidés de leur force elle était incapable d'esquiver le coup. Elle ferma les yeux, résignée, attendant le choc. Choc dont elle n'eut que le bruit, et la sensation d'un liquide chaud coulant sur son visage. Rouvrant les yeux, elle se figea d'horreur. Zael se tenait devant elle, lui tournant le dos, barrière infranchissable. Une lame dépassait de ses côtes...
" Maître!!! " hurla Kirin lorsqu'enfin ses poumons s'emplirent d'air.
L'ancien mage de la confrérie des nocturnes venait de prendre le coup mortel à sa place. Pourtant son visage souriait lorsqu'il le releva vers son adversaire. D'une main, il avait immobilisé celui ci en formant des chaines avec la Keranide de sa plaie qui s'enroulaient autour de ses bras. Profitant de cette immobilité, Zael prit la parole d'une voix rauque mais qui n'avait pas quitté son calme.
" Écoute moins bien Kirin. Ce que je vais te dire est très important. Je pensais attendre que tu sois prête pour te l'annoncer, mais je crois que c'est le meilleur moment. Il y a quelques mois, j'ai fait des recherches sur les centres de détention de l'Empire. Et j'ai découvert dans un document tenu secret qu'une rébellion avait eut lieu dans l'un d'eux il y a quelques temps. D'après le registre, un seul détenu se serait échappé pendant la révolte. Une petite fille... Une petite fille nommée Amy. "
Kirin écarquilla les yeux. Amy... Amy! SA Amy?! Le visage souriant de sa sœur lui revint en mémoire. Sa sœur, vivante?! Les larmes lui montèrent aux yeux, autant par ces révélations que par le fait que son maître choisisse de les lui annoncer maintenant. Ce dernier cracha un peu de sang, suffoqua quelques secondes, puis reprit la parole d'un air décidé.
" Il n'y a aucune assurance que ce soit belle et bien ta sœur, mais il y aussi trop de coïncidences pour négliger cette information. Ne perd pas espoir Kirin, et affronte ton destin avec cette détermination qui a fait que tu es devenue mon apprentie. Ne laisse personne décider de ta route pour toi. Un jour... Un jour tu deviendra l'une des plus puissantes mages que cette terre ait connu. Va, et... vie! "
" Maître! Non!! " hurla une nouvelle fois la jeune fille avant qu'une aura noire l'entoure jusqu'à lui brouiller entièrement la vue.
Elle eut l'impression de tourner dans un tourbillon violent. Secouée de partout, elle ferma les yeux pour calmer sa nausée. Lorsqu'enfin le tourbillon s'arrêta et l'aura disparu, Kirin se trouvait de nouveau sur la falaise qui surplombait le temple. Avant qu'elle ai pu réaliser ce qu'il venait de se passer, le haut de la bâtisse explosa dans un déferlement de puissance qui lui coupa le souffle. Le souffle du déchainement de magie la jeta à terre. Et lorsqu'elle se releva, le haut du temple s'était entièrement écroulé, emporté par l'explosion.
La jeune mage mit un certain temps à reprendre ses esprits. Le visage figé, elle ne pouvait détacher ses yeux de l'endroit dans lequel elle se trouvait quelques minutes plus tôt. L'endroit où Zael venait de donner sa vie pour préserver la sienne. Kirin ne parvenait pas à accepter l'irréalité de la situation. Son maître, disparu en un instant, entièrement détruit...
Quand un soudain souffle empli à nouveau ses poumons, la jeune mage rejeta la tête en arrière et hurla sa rage et son désespoir au ciel...
Chapitre 5
Loïc courait dans les couloirs de la guilde, donnant toute la puissance dont il disposait à ses jambes. Derrière lui ses poursuivants ne ralentissaient pas l'allure.
" Loïc! Reviens là et rend nous cette mission! "
" Nan! cria le jeune mage. Je l'ai vu en premier! Elle est à moi! "
Les deux mages gagnant du terrain, il décida de prendre un virage serré dans un couloir adjacent pour les semer. Il vira à gauche et... percuta quelqu'un de plein fouet. Le choc le jeta en arrière et lui coupa le souffle. Triomphants, ses poursuivants redoublèrent de vitesse, mais se figèrent soudain à quelques mètres en découvrant la personne que Loïc avait percutée. Le jeune mage les imita et releva la tête. Un frisson d'effroi lui parcouru la nuque.
La jeune femme qui se trouvait devant lui avait des cheveux châtains sombre aux reflets rouges sang, une peau extrêmement pâle et des yeux violacés qui le fixait d'un regard à glacer le sang.
" Ki... Ki... " bafouilla t'il, effrayé.
" Kirin Cristal! " s'exclamèrent les deux autres à sa place avant de faire volte face et de détaler, leur camarade sur les talons.
La jeune femme regarda partir les trois novices de la confrérie d'un regard neutre. Puis elle se dirigea tranquillement vers la bibliothèque.
Cela faisait presque un an qu'elle avait rejoint la confrérie des nocturnes.
Quelques jours après la mort de son maître, elle s'était présentée à Alya Lavière, le chef du conseil de la confrérie et avait demandé à obtenir une place dans ses rangs pour suivre les traces de celui qui lui avait tout apprit. Son adhésion n'avait pas été trop difficile, Zael étant un ancien mage de haut rang de la guilde. Décidée à prouver sa valeur, Kirin avait effectué sans relâche des missions de plus en plus difficiles, ne montrant aucune pitié envers les adversaires qui se mettaient en travers de sa route où même envers ses propres compagnons de guilde qui avaient osé la prendre de haut. Mage et combattante implacable, elle avait vite gagné en renommé auprès de ses compagnons, se forgeant une réputation de guerrière impitoyable qui déclenchait la peur chez les novices et lui permettait de garder une intimité très appréciable. Abandonnant le nom de Halawen, qui la rendait bien trop repérable et lui rappelait douloureusement son passé, Kirin se fit appeler " Cristal ", nom qui fut rapidement repris par toutes les bouches.
Pendant l'année qui se déroula à la confrérie des nocturnes, et alors qu'elle progressait toujours plus loin, pas une seconde ne s'était passée sans qu'elle ne pense à son maître, et à Amy. Décidée à entretenir l'espoir que sa sœur soit vivante, elle avait débuté d'intenses recherches pour retrouver toute trace de la petite fille.
Une étape du destin de Kirin s'achève à la confrérie des nocturnes. Une autre commence en tant que mage guerrière propriétaire de la magie " Black Blood ". Quelle route sanglante tracera Kirin Cristal? Quel sort le malicieux destin lui réservera t-il?
Un chemin parsemé de magie, de combats, et de sang. De beaucoup de sang...
Armes & Pouvoirs :(Au choix : SOIT 2 armes ; SOIT 2 pouvoirs ; SOIT une arme et un pouvoir)
ARME(S) : Kirin n’a pas besoin d’arme, son corps est une arme.
POUVOIR(S): “Black Blood” (Contrôle de la Keranide noire) :
La Keranide noire est une matière sombre et très rare inconnue de la plupart. Elle a ceci de spécial qu’elle peut cohabiter avec un hôte vivant en se fixant sur sa structure moléculaire en fine couche entre son épiderme interne et ses veines. Elle se nourrit ainsi du sang de l’être vivant et lui offre en échange une protection relative contre certains chocs minimes.
La Keranide possède la particularité d’avoir une structure moléculaire très malléable, pouvant passer facilement et sans changement de température du liquide au solide. Les rares personnes à savoir maîtriser cette matière peuvent la modeler et lui faire prendre des formes particulière avant de la faire jaillir de leur peau par une entaille. Pics, lames et coques peuvent ainsi être créés au sortir de l’épiderme avec un temps de réalisation plus ou moins long celons la difficulté des créations.
La Keranide possède malheureusement de gros désavantages qui peuvent s’avérer mortels pour leur utilisateur. Premièrement, si la matière perce la peau pour sortir, elle ouvre au passage des plaies, nettes certes mais qui peuvent vite s’avérer dangereuses si le propriétaire en ouvre trop et perd trop de sang. Deuxièmement, la rencontre avec un autre mage possédant le même pouvoir ne peut se solder pour le mage qu’à une mort certaine, car chacun essayant de maîtriser la Keranide de l’autre se provoqueront l’un l’autre des blessures violentes et irréversibles. Troisièmement la Keranide noire est une matière vivante et imprévisible qui peut après une trop forte utilisation tuer tout simplement son hôte si elle juge ne plus avoir besoin de lui. Une telle réaction de la matière sombre tuera automatiquement son propriétaire de l’intérieur.
Comme vous le voyez, contrôler la Keranide et la laisser vivre dans son corps n’est pas chose aisée et les dangers sont au rendez vous. Mais les mages qui parviennent à l’utiliser convenablement et sagement deviennent des guerriers impitoyables et imprévisibles.
Maitrise de Kirin : Pic acéré : Un pic tout ce qu’il y a de plus banal (10 cm de longueur). Très rapide à réaliser, fait pour les défenses de dernière minute.
Lame courte : une fine lame sortant de la main, du poignet ou du bras, parfaite pour trancher une gorge et rapide d’utilisation.
Fouet : Une longue lanière souple sortant du poignet intérieur, moins solide que les lames et plus long à réaliser que la lame courte. Parfait pour immobiliser, attirer ou étrangler.
Ecu noir : Une plaque de Keranide terminée par des pics qui jaillit du coté externe du bras, plus solide que les autres créations mais long à réaliser (40 secondes environ). Permet de parer la plupart des coups et de dévier les lames. Attention néanmoins à la position du bras pour éviter la fracture !
Pluie d’épines : Une myriade d’aiguilles jaillissant de tout le corps de l’utilisateur pour transpercer l’adversaire de tout cotés. ATTENTION ! Cette technique est extrêmement dangereuse et au niveau de Kirin se soldera par son évanouissement instantané !
Pseudo : Zouuu
Comment avez vous connu ce forum ? : Thanks to somebody.
Est ce un double-compte ? : Nop !
Une critique ou suggestion concernant le forum ? : Oui, il n’y a pas eut de distribution gratuite de bonbons à l’entrée c’est choquant ! Non tout est parfait.
Autre chose à dire ? : ...
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