(Ici, une petite image de votre personnage. Elle peut être la même que votre avatar.) Envyr Marchevent AGE : 21 ans
SEXE : Masculin
RACE : Humain
Origines : Méridien
Pouvoir racial : Aura de sérénité ( Niv I )
Une arme supplémentaire ( Niv II )
FACTION : Confrérie des Nocturnes
RELIGION : : Nephael
Description physique : Envyr est un méridien. Et comme la plupart des membres de son peuple, il correspond à l'idée générale que l'on s'en fait. Il a des cheveux châtains qu'il porte court. De son grand père il a hérité des pupilles d'un gris très clair, presque blanc. Si les années d'entrainement ont développé ses muscles. Envyr n'a toutefois rien d'un colosse et sa silhouette demeure plutôt fine. Il mesure environ 1 m 76 pour un poids de 62 kilogrammes. Cette stature physique lui permet au détriment de la force brute, d'être plus rapide et mobile. Cette légèreté peut aussi constituer un atout pour sauter d'un toit à un autre et éviter de voir les tuiles céder sous son poids ( bien que dans la pratique ça ait déjà pu lui arriver ).
Ses vêtements quand à eux sont un mélange de pratique et d'esthétique. Comme beaucoup de voleurs il possède une armure de cuir brune qu'il porte par dessus une chemise large blanche. Recouvrant son torse et ses épaules elle n'offre qu'une protection modeste mais permet une grande liberté de mouvement. Un harnais en bandoulière comportant deux petites poches lui permet de transporter divers outils ou petits flacons. Une large ceinture de cuir enserre sa taille. A cette ceinture sont fixés ses couteaux de lancer. Cinq se trouvent de chaque côté de ses hanches. Les autres sont situés dans son dos répartis en deux courtes lignes de cinq. A cette ceinture est également attachée sa sacoche. C'est dans celle ci qu'il range le masque lorsqu'il ne l'utilise pas ainsi que toute ses autres affaires comme par exemple son matériel de crochetage. Ses deux dagues sont fixées au dessus de la sacoche. En bas il porte un large pantalon d'un marron presque noir. Des bottes et brassards de cuir complètent sa tenue. Envyr n'a sur lui aucun ornement hormis l'anneau des Nocturnes qui révèle son appartenance au cercle qu'il porte en pendentif avec une mince lanière. Un des seuls autres indices de richesses est l'étoffe finement ouvragée de tissu violet enroulée autour de sa taille qui apparait sous sa ceinture.
Il émane ainsi d'Envyr une certaine élégance un peu désinvolte qui si l'on oublie les armes qu'il porte pourrait le faire passer pour un jeune marchand méridien. Il a pour lui un physique que certain jugeront avantageux. La plupart de ses rivaux au sein de la Confrérie disent d'ailleurs souvent que c'est bien la seule chose qu'il possède.
Cependant sa démarche souple et silencieuse trahit pour l'observateur aguerri ses facultés de combattant. Envyr préfère toutefois agir avec légèreté afin d'endormir la vigilance. Mais son regard fin et observateur montre pour qui sait regarder qu'il ne s'agit que d'une façade. Ce contraste fait qu'il émane de lui une aura étrange, un peu mystérieuse.
Description morale : D'un tempérament calme et posé, Envyr reste le plus souvent maître de lui. Cette sérénité peut se transformer en une froide indifférence lorsque ce qui l'entoure ne l'intéresse pas. Avec ses proches comme avec les inconnus il reste courtois et diplomate. De par l'exercice du commerce il a le verbe habile et aime négocier pour tenter de tirer profit de chaque situation. Envyr aime les choses complexes qui nécessitent de la réflexion et des facultés d'analyse. Lorsqu'il combat il préfère se servir de sa tête pour déceler le point faible de son adversaire et frapper juste plutôt que de faire étalage de puissance. Il méprise plus que tout les faibles d'esprit et les gens incapables de finesse. Il aime les choses esthétiques telles que les arts. Il les apprécie encore plus lorsqu'elles peuvent lui rapporter de l'or. L'avidité est en effet l'un de ses principaux travers. Envyr aime collecter des butins, amasser de l'or et se refuse à vivre dans la pauvreté. S'il est manifestement cupide, il n'est cependant pas vénal et refuse de renier ses principes les plus importants quelque soit la somme proposée. Un autre des ses défauts est le goût prononcé qu'il a pour les risques et les défis. Ayant vécu avec son grand père, l'un des plus grands maîtres voleur de sa famille et son temps, Envyr aime les paris incertains et les vols réputés très difficile. Sans doute, diront certain cherche t il à se prouver qu'il est le digne petit fils d'Arvyr. C'est sans doute vrai. Mais ce désir de jouer les trompe-la-mort trouve ses origines dans sa nature même, car il s'agit d'une chose ancrée en lui. Probablement pour cette raison aimerait il être le premier à rassembler les trois artefacts de la trinité. Quel plus grand butin un voleur pourrait il espérer dérober ?
Si Envyr peut se montrer peu scrupuleux, il voue en revanche une allégeance certaine à la Confrérie des Nocturnes. Cela est sans nul doute du au fait qu'après la mort de son grand père qui représentait l'univers entier dans lequel il avait grandi, c'est cette guilde qui lui a offert une nouvelle famille, et une nouvelle cause à servir. Il respecte particulièrement Alya Lavière dirigeante officieuse du Cercle des Nocturnes essentiellement en raison de son talent qui dépasse de loin celui de tout les autres membres de ce conseil. L'autre élément qui le rattache à la Confrérie est la foi qu'il porte à Nephael. Bien qu'en apparence, Envyr puisse paraître un peu désinvolte et loin de toute interrogation métaphysique, il porte en lui une grande dévotion à cette déesse. Si il ne remet pas en cause le fait que Caelya ait pu jouer un rôle quelconque dans la création, il estime en revanche que Nephael est la seule vraie déesse. Dans ses préceptes, il suit plus particulièrement la voie que l'on appelle : "le mystère de Nephael". Ce courant de pensée prône avant tout l'idée que les humains ne peuvent connaître la vérité de cette déesse mais doivent ressentir son mystère en toute chose. Envyr fait partie parmi les adeptes de Nephael des mystiques qui suivent cette voie.
Histoire : Un jour viendra ou notre héritage sera dispersé et perdu aux quatre vents. Les anciennes lois seront oubliées, certains par le feu et l'airain tenteront de les ensevelir à jamais pour assoir leur règne de ténèbres. La vérité jadis connue par tous se verra reniée. Les parjures et les hérétiques feront se déployer les ailes de la folie et recouvriront nos forêts du noir linceul de l'ignorance. Un jour, cette aube funeste se lèvera. Mais ce jour là, dans l'ombre, nous attendrons...
Chapitre I : Dans les montagnes
Aussi loin que ses souvenirs remontent, Envyr a toujours été éduqué par son grand père. Il se souvient des collines et des vallées qui bordaient leur demeure. Aussi loin qu'il se rappelle il n'a pas connu de mère, ni de père. Ils lui ont été enlevés avant qu'il n'ait l'occasion de les rencontrer. Aussi doit il ses aptitudes, ses connaissances et la plupart de ses facultés à celui qui fut en même temps pour lui un maître, un mentor et peut être quelque chose qui se rapprochait d'un père.
Arvyr Marchevent était le père de Sayaka Marchevent la mère d'Envyr. Leur famille a compté en son sein bien des voleurs illustres. Mais beaucoup s'accordent pour dire qu'Arvyr était un des plus habiles et des plus réputés parmi tout les membres de leur lignée. Envyr a donc eu pour être formé un tuteur exceptionnel.
Jusqu'à ses six ans, il vécu dans l'insouciance. Son grand père possédait une belle propriété au bas des montagnes dans la province d'Ellun ainsi que quelques domestiques. Un bien de plus dans l'héritage non négligeable qu'il lui aura laissé. Mais Envyr n'apprendra que plus tard quelle était la véritable source de ses revenus. A cette époque il passait ses journées à grimper aux arbres, sauter sur les rochers des torrents et jouer avec les chèvres dans les champs. Lorsqu'il eut sept ans, Arvyr décida qu'il était temps pour lui de débuter sa formation et d'apprendre les arts des voleurs.
Le premier art qu'il apprit fut celui de la discrétion. "Cet art est celui qui est l'essence même de ce que nous sommes" disait son grand père. Envyr apprit comment se déplacer silencieusement, retenir son souffle pour ne pas être vu, disparaître rapidement dans les ombres. "Il n'est pas possible d'être complètement invisible" disait Arvyr, "mais il faut savoir utiliser l'environnement à son avantage, tromper les sens de ses adversaires et détourner leur attention. Une fois qu'Envyr maîtrisa les bases de cet enseignement, il apprit l'art du vol à la tire. Il s'agissait d'une discipline subtile. Elle demandait des facultés d'observation pour repérer où se trouvait la bourse qui allait être la cible du larcin et un doigté agile pour délester la victime de sa pécule sans que celle ci ne s'en aperçoive. Si le geste était trop lourd c'était la détection assurée. A l'inverse si il était trop leste, il ne ramènerait dans sa main que du vent. Le secret pour un vol réussi était de détecter l'instant imperceptible où la cible avait son attention focalisée ailleurs et de s'éclipser sans tarder une fois l'acte accompli. Au début Envyr s'entraîna uniquement dans leur demeure, mais bien vite son grand père l'envoya voler dans le village voisin. Ses succès furent heureusement plus nombreux que ses échecs lesquels se soldèrent par une poursuite de certain des habitants du village où il finissait inéluctablement par sauter dans la rivière pour leur échapper.
Arvyr entreprit ensuite de lui apprendre comment escalader les murs en prenant appui sur une poutre, à repérer les aspérités dans une façade et à sauter de toits en toits. "Afin de pouvoir t'échapper ou te déplacer plus vite, il faut savoir s'affranchir du sol" disait il. L'exercice était amusant, la sensation de liberté qu'il procurait grisante. Débuta ensuite le difficile apprentissage des arts du combat.
_ "Nous autres voleurs ne comptons pas sur la force pour l'emporter" disait son grand père "mais sur notre agilité, notre mobilité et notre rapidité. L'initiative est primordiale, à toi de dérober le premier coup".
Envyr apprit à se servir de différentes armes. Le bâton, l'épée courte et la dague. C'est avec cette dernière qu'il se révéla le plus habile. Rapidement il réussit à en manier une dans chaque main. Il appréciait cette arme en raison de la grande liberté de mouvement qu'elle offrait et de sa discrétion. Il dut ensuite s'essayer aux armes à distance. Il apprit ainsi à tirer à l'arc et utiliser les couteaux de lancer. Il préférait les couteaux. Leur portée était moins grande mais il était bien plus précis en les utilisant, au point de pouvoir planter une feuille tombant d'un arbre contre le tronc, prouesse qu'il aurait été bien incapable de réaliser avec une flèche. Son grand père entreprit également de lui apprendre le combat à mains nues. "Un vrai combattant doit être en mesure de se défendre sans avoir à tirer sa lame du fourreau" disait Arvyr. Il apprit donc à frapper les points sensibles du corps humain, à privilégier l'efficacité du coup sur la force brute, à briser en une frappe une articulation et à retourner la force de son adversaire contre lui.
Arvyr tenta en complément de lui inculquer les rudiments des arts magiques. Mais si Envyr montrait des prédispositions certaines dans la plupart des arts du combat, il apparut bien vite qu'il n'avait aucun talent pour cette discipline. Tout juste était il capable de ressentir les flux de magie. Quand à produire le moindre sort, il était inutile ne serait ce que d'y songer.
A l'entrainement du corps s'ajouta celui de l'esprit. Envyr apprit à lire, à compter. Son grand père en dehors de ses activités de maître voleur détenait un poste de dirigeant dans une des guildes de commerçants basée à Ellun. Afin que son petit fils soit en mesure le moment venu de lui succéder il lui apprit comment tenir un livre de comptes, les lois impitoyables du commerce. Lorsque celui ci le questionna sur l'utilité d'un tel enseignement, Arvyr répondit :
_ "Et comment comptais tu justifier la fortune issue de tes vols sans cela ? L'art de la dissimulation est une chose bien plus vaste que le simple fait de savoir échapper aux regards".
L'apprentissage du commerce lui sembla d'abord fastidieux. Mais bien vite il se découvrit un goût pour la chose et les richesses qu'elle pouvait apporter. Il dut aussi connaître les bonnes manières, comment se tenir en société. Son grand père lui répétait souvent que le charme pouvait s'avérer une arme aussi efficace qu'une dague bien affutée. Enfin pour parfaire sa formation, il apprit l'art du crochetage. Comment analyser les serrures, évaluer leur difficulté désamorcer les pièges qu'elles pourrait comporter pour finalement les forcer à s'ouvrir.
Les printemps passèrent. Lorsqu'il fut âgé de dix ans, son grand père l'emmena avec lui en voyage. Ils se rendaient dans le désert. Ce fut la première fois qu'il allait découvrir le reste du monde.
Chapitre II : Ker-Areen
Pour atteindre leur destination ils empruntèrent la Grande Route des marchands. Ils voyagèrent en compagnie d'une caravane en partance pour la guilde de commerçants de son grand père. Ce fut l'occasion pour lui de parfaire son savoir en matière de négoce. Les marchands lui apprirent les différences qu'il pouvait exister dans le commerce itinérant. Celui ci était en grande partie conditionné par les aléas du voyage et les marchandises qu'ils pouvaient transporter n'étaient en conséquence pas les mêmes. Ce fut aussi l'occasion d'apprendre toute sortes de choses utiles lors d'un périple. Comment lire une carte, repérer le nord, comment choisir judicieusement quoi emporter pour ne pas s'encombrer inutilement. C'était aussi la première fois qu'il côtoyait des Nomades et des Elfes noirs. Leur peau si différente de la sienne et le récit de leurs expéditions dans le désert le fascinait. Bien que le voyage soit long et épuisant, il ne s'ennuyait pas un seul instant.
Il arrivèrent au bout de plusieurs jours à Ker-Areen. Envyr resta bouche bée en voyant l'immense cité qui s'élevait telle une tour dans le désert. Après avoir franchit les grandes portes, ils firent halte dans une auberge où ils passèrent la nuit. Le lendemain il passa la matinée avec son grand père. Après le repas de midi, celui ci lui donna quartier libre avec pour seul consigne de se trouver au soir à la taverne et de rester prudent. Après quoi ils se séparèrent. Envyr couru dans les rues, impatient de commencer son exploration.
Il découvrait les merveilles de la grande cité du désert. Ker-Areen était par certains aspects semblable à Ellun qui était elle aussi une cité commerçante. Mais ici on trouvait bien plus de peuples différents qui se côtoyaient du fait de la neutralité de la ville. Envyr se promenait sur le marché admirant les richesses dont il regorgeait. Des vases anciens, des tissus et des épices, des Elfes noirs forgerons exposant leurs sabres. Tandis qu'il déambulait au milieu des étals son attention fut attirée par des clameurs venues d'un peu plus loin. Se dirigeant vers l'origine du bruit il s'aperçut que cinq enfants en encerclait un sixième. Acculé contre le mur, il n'avait aucun échappatoire tandis que fusait autours de lui les insultes et les quolibets. Envyr observa plus attentivement l'enfant qui se trouvait au centre. Alors que les autres étaient richement vêtus il ne portait qu'une tunique de jute. Il remarqua surtout l'anneau d'acier comportant une gemme qui enserrait sa cheville. Un esclave. Son grand père lui avait parlé de ce commerce des plus immoraux qui subsistait encore de façon légale dans cette partie de Cyrion. Il fixa les yeux de l'esclave. Son regard semblait étrangement éteint. Il ne réagissait pas aux injures qu'on lui lançait. Il ne réagissait pas non plus aux premiers coups que les autres enfants lui portèrent, enragés par son manque de réaction face à leur cruauté.
Envyr resta perplexe. Allait il tout endurer sans broncher ? Mais peut être que son statut d'esclave l'empêcher de frapper les hommes libres. Il sentit une colère sourde monter en lui face à la lâcheté de ses bourreaux. A cinq contre un ils s'en prenaient par pur vice à quelqu'un ne pouvant riposter. Il évalua rapidement la situation. En face ils avaient pour eux l'avantage du nombre. Il devait en priorité se débarrasser du plus fort d'entre eux. Il avisa celui qui semblait le plus âgé du groupe. Un grand aux épaules carrés et au cheveux blonds courts. Volant au passage une petite bourse d'épices sur l'étalage d'un marchand il marcha vers lui et l'interpella.
_ "Hé crâne dur !"
L'interpellé se retourna. Envyr ouvrit la bourse d'un mouvement souple du pouce et envoya son contenu dans les yeux du blond. Celui ci hurla de douleur et plaquant une main sur son visage donna un coup de poing en aveugle. Envyr esquiva sans peine et passa derrière lui. Il saisit le col de son adversaire et donna un coup de pied dans l'articulation de son genoux pour le faire tomber. Tandis qu'il chutait il plaça sa main libre sous le menton de son adversaire pour l'empêcher de rentrer sa tête et que celle ci s'éclate au sol une fois à terre. Le choc fut brutal son crâne heurta le sol avec un bruit sourd. Il n'était pas si dur que ça finalement.
Les autres enfants restèrent abasourdis devant le scène qui venait de se dérouler. Puis ils réagirent enfin et se jetèrent sur lui. Envyr se mouvant avec souplesse esquivait les coups. Ses opposants sans doute fils de riches marchands n'avaient aucune expérience du combat. Mais ils étaient plusieurs. L'esclave n'avait toujours pas bronché. Mais la surprise avait dans ses yeux remplacé l'absence.
_ "Tu compte rester planté là encore longtemps ?!" Fit Envyr en assenant un coup du tranchant de la main dans la tempe d'un des gamins "Aller bats toi !"
L'esclave eut un instant d'absence puis il réagit. Alors qu'un des autres passait devant lui il lui assena un puissant coup dans le ventre. Si puissant qu'il l'envoya à trois bons mètres. Tous le regardèrent ébahis. Le jeune garçon les toisait eux aussi. Dans ses yeux luisaient une flamme nouvelle. "Enfin" songea Envyr. Puis profitant de ce que son voisin restait béa il lui assena un coup de coude dans le ventre. Il voulut riposter mais il esquiva sans peine, sauta sur un tonneau et prenant appui acheva de le mettre à terre par un coup de pied dans la tête. Les deux assaillants restants foncèrent sur l'esclave voyant sans doute en lui un adversaire moins coriace. Grave erreur. Celui ci entama des mouvements circulaires. Jamais encore Envyr n'avait vu ce style de combat. Le premier coup atteignit la tête de son attaquant l'expédiant à terre, le second cueillit l'autre au plexus. Il s'effondra. Envyr resta perplexe. L'esclave savait se battre, cela ne faisait aucun doute. Il en profita pour l'observer plus attentivement. Il devait être âgé au plus d'une dizaine d'années comme lui, possédait des cheveux châtains en bataille et des yeux auburn ayant en leur centre une pupille blanche. Un Yerkan. Il avait entendu parler de ce peuple mystérieux. Mais c'était la première fois qu'il en rencontrait un. Autour d'eux les gamins étaient étalés au sol poussant des râles et de faibles gémissements. Envyr se baissa et fouilla leurs poches profitant qu'ils soient incapables de résistance. Il se retourna et vit le regard interrogateur du jeune Yerkan.
_ "Quoi ?" demanda t il "Tu n'as jamais eu envie de joindre l'utile à l'agréable ?"
Son interlocuteur resta de marbre. Pas très loquace visiblement. Il poussa un soupir.
_ "Bon aller" fit il "Si on reste là trop longtemps on va finir par s'attirer des ennuis. C'est peut être déjà le cas remarque. Tu viens ?"
_ "Où ça ?"
_ "Je ne sais pas on verra bien".
_ "C'est que…"
_ "Je ne suis arrivé qu'hier, tu me montre la ville ?"
Envyr se dirigea vers le bout de la rue. Le jeune Yerkan lui montra les endroits qu'il connaissait, les différents quartiers. Avec l'or "emprunté" selon sa propre expression aux cinq vaincus ils purent s'acheter des friandises telles de délicieuses brochettes de viande recouvertes de miel qui fondaient sous la langue. Il s'amusèrent aussi à essayer d'atteindre toute sorte de choses avec des fruits en guise de projectiles. Vers la fin de la journée le soleil commençait à décliner. Ils décidèrent de monter sur les toits. Envyr lui montra comment s'y prendre, où prendre appui et où s'accrocher. Une fois sur les hauteurs, ils s'assirent et regardèrent les rayons fugaces du soleil extérieur dessiner des ombres dans les rues. En contemplant ce spectacle, le jeune Yerkan semblait plongé dans de lointains souvenirs.
_ "Si tu es esclave" demanda Envyr "Pourquoi est ce que tu ne t'enfuis pas ?"
_ "C'est impossible avec ce bracelet" répondit il laconiquement en désignant l'anneau de métal autour de sa cheville.
_ "Je peux peut être essayer de…" commença Envyr sortant de sa sacoche un crochet. Mais à peine l'eut il inséré dans le verrou qu'il se brisa net. "Bon bah non tout compte fait" conclua t il avec regret.
Le soleil avait presque disparu dans le désert. Il se releva et dit :
_ "Bon aller je dois y aller on m'attend. Demain je repart vers le nord mais qui sait on se reverra peut être".
Il se préparait à partir quand le Yerkan l'interpella.
_ "Attends" dit il "Donne moi ton nom…"
_ "Envyr. Et le tiens ?"
_ "Keir".
_ "Alors au revoir Keir" dit il avec un sourire.
L'instant d'après il tourna le dos et sauta de toit en toit pour aller rejoindre son grand père laissant son ami derrière lui. Le soir il retrouva comme convenu son grand père à l'auberge. Le lendemain ils quittaient la ville et retournaient vers le nord. Arrivé à leur demeure son entrainement reprit.
Les ans passèrent. Si son grand père était strict et extériorisait peu ses sentiments, une affection sincère le liait à l'enfant. Ces temps d'insouciance semblaient vouloir durer éternellement. Mais les ombres du passé vous rattrapent tôt ou tard...
Chapitre III : l'ombre des Nocturnes.
Envyr approchait de ses quinze ans. Alors que son enfance touchait à sa fin il rencontrait de nouvelles interrogations. La première le poursuivait depuis son plus jeune âge. Qu'était il advenu de ses parents ? La seconde était une interrogation plus métaphysique. Quelle était l'origine du monde ? Enfant son grand père lui avait parlé des deux déesses jumelles : Caelya et Nephael. Comme tout les habitants du continent il connaissait le mythe de la création. Sans remettre en cause l'existence de Caelya, il se sentait plus proche de Nephael. L'aura de mystère qu'elle dégageait l'attirait irrésistiblement. Lorsqu'il partait méditer dans la forêt, il pouvait presque ressentir sa présence énigmatique dans toutes les choses qui l'entouraient. Cette foi forte ainsi que les événements qui allaient s'ensuivre sont autant de raisons qu'il l'ont petit à petit pousser à considérer que Nephael est la seule déesse valable.
Dans leur demeure isolée, ils ne recevaient que très peu de visites. Mais un jour pourtant deux voyageurs se présentèrent à leur porte. Il s'agissait d'un homme brun d'une quarantaine d'année. Il était accompagné d'une jeune fille aux cheveux blonds qui semblait elle avoir environ dix neuf ans. A ce moment ils prenaient dehors le thé lorsqu'ils les virent arriver. Son grand père salua les arrivants. Il déclara ensuite qu'il avait à s'entretenir avec l'homme et tout deux entrèrent dans la maison. Envyr resta en compagnie de la fille. Sur sa proposition ils allèrent dans le jardin. La jeune fille se présenta. Elle s'appelait Alya Lavière. Elle ne lui fournit cependant aucune explication sur qui elle était, sur l'homme qui l'accompagnait ni ce qu'il étaient venu faire. Pour tuer le temps elle lui proposa d'échanger quelques passes d'armes. Envyr accepta avec plaisir. Ils se dirigèrent vers la partie du jardin qui servait à l'entrainement aux armes, là où se trouvait le râtelier. Il choisit les deux dagues, Alya prit l'épée courte qu'elle coupla avec une dague. Tandis qu'ils se faisait face, il ne peut s'empêcher de noter la garde parfaite et sans failles de son adversaire. Alya bougeait très rapidement, ses coups étaient sûrs et précis. Dès son premier assaut elle avait pris l'avantage et faisait danser Envyr. Il ne parvenait pas à placer le moindre coup et devait déployer toute son énergie à contrer les attaques. Au bout d'un moment il parvint à mieux s'adapter à ses mouvements et à pouvoir lui aussi placer quelques contres. Leurs passes d'armes évoluèrent et se transformèrent en un déluge de coups. Le visage d'Alya d'abord impassible vit naître un léger sourire alors que le combat doublait d'intensité. Finalement une attaque fulgurante doublée d'un coup aux jambes eurent raison d'Envyr. Il chuta dans la poussière tandis qu'elle lui plaça la pointe de l'épée sous la gorge. Puis elle rengaina celle ci et l'aider à se relever, un léger sourire flottant toujours sur ses lèvres.
_ "Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas battu comme ça" dit elle "Arvyr est vraiment un maître exceptionnel".
_ "J'imagine" répondit il souriant à son tour "Mais je serais curieux de rencontrer le tiens".
_ "As tu déjà entendu parler de la Confrérie des Nocturnes ?" demanda t elle ?
_ "Mon grand père m'en a parlé, il s'agit de la légendaire guilde de voleurs non ?"
_ "Mmh c'est sans doute en partie vrai mais ça n'est qu'un aspect de la Confrérie, elle rassemble avant tout les adeptes de Nephael".
_ "Je l'ignorais".
_ "Peu de gens le savent. En tout cas tu devrais envisager la possibilité de rejoindre nos rangs. Ton talent y trouverait toute sa place plutôt qu'à rester ici".
Envyr resta silencieux.
_ "Bien" reprit elle, "Valfreïs et ton grand père doivent avoir fini de palabrer, si nous remontions ?"
_"Je te suis"
En arrivant vers l'entrée ils trouvèrent Arvyr et l'autre homme devant la porte. Le visage de son grand père était dur et résolu.
_ "Envyr je pars en voyage" dit il "J'ignore combien de temps ceci me prendra. Tu es à présent suffisamment fort pour pouvoir voyager seul. Je n'ai plus rien à t'apprendre. Pendant mon absence tu partiras toi aussi. Mais cette fois ci tu voyagera seul. Ce périple sera la dernière étape de ton apprentissage. Vas où bon te semble. Retrouvons dans cinq lunes ici. J'ai déjà donné leur congé aux domestiques. Nous partirons ce soir. Tu as donc l'après midi pour te préparer".
Envyr remonta dans ses appartements et commença à rassembler ses affaires. Il prit ses deux dagues, ses couteaux de lancer son matériel de crochetage et une bourse remplie d'or. Par caprice il emporta aussi un journal vierge pour pouvoir prendre des notes. Puis il passa aux cuisines pour prendre des provisions. Enfin il se dirigea vers les écuries pour y seller son cheval. La chose faite il s'estima prêt à partir. Emporter quoi que ce soit d'autre aurait été superflu. Une des première règle pour bien voyager est de voyager léger. Il ne lui restait plus qu'à attendre le soir. Il retourna dans le jardin et s'allongea au pied du grand chêne.
_ "Prêt pour le grand départ ?" fit une voix douce.
Envyr releva la tête et s'aperçu qu'Alya était assise sur une des branches. Pas un seul instant il n'avait ressenti sa présence.
_ "J'aime le crépuscule" reprit elle en regardant le ciel "C'est le moment où le règne de Caelya sur la journée s'achève et que débute celui de Nephael".
_ "Voyagera tu avec mon grand père ?" demanda t il.
_ "Non lui aussi part pour un voyage solitaire".
Le soir ils étaient tout les quatre à cheval sur la route qui quittait la demeure. Alya et Valfreïs partirent les premiers après les avoir salué une dernière fois. Envyr et son grand père échangèrent un dernier regard. Puis celui ci partit au galop. Envyr contempla un instant la lune qui brillait dans le ciel. Puis il lança à son tour sa monture vers l'ouest. Il avait déjà vu le désert et Ker-Areen lorsqu'il était parti en voyage avec son grand père il y a de cela quelques années. A présent que le choix lui était offert, il souhaitait voir la grande ville d'Impéria. Il lui faudrait compter l'équivalent d'une journée et demie de cheval pour gagner Ellun. De là il tentera de trouver un navire qui traverse la mer intérieure. La guerre rendrait sans doute la chose plus compliquée mais emprunter la route des marchands lui prendrait trop de temps. Il contempla une dernière fois leur propriété puis éperonna son cheval et fila à travers la nuit.
Durant son périple, Envyr découvrit une grande partie du monde ainsi que les merveilles qu'il contenait comme la glorieuse ville d'Impéria. Il découvrit aussi hélas les affres de la guerre, le conflit qui opposait l'empire et la rébellion, les troubles qui divisaient les deux religions. Une fois les trois premières lunes passées, il quitta la province impériale et prit un bateau pour Wolvun. Dans les terres glacées septentrionales il côtoyait les Hommes du nord en apprit plus sur leurs coutumes. En traversant les étendues sauvages des Plaines enneigées il ressentait en voyant la nature sauvage et mystérieuse la présence de Nephael en toute chose. Il garderait en lui le souvenir de ces paysages qui marqueront sa perception du monde. Son voyage touchait à sa fin. Dans quelques jours il aurait rallié Ellun. De là il ne lui resterait plus qu'à chevaucher un peu plus d'une journée pour atteindre leur demeure.
Lorsqu'il arriva il vit que celle ci avait peu changé. Le lierre du fait du manque d'entretiens avait progressé sur la façade nord mais la maison était sans cela telle qu'il l'avait quitté. Il mena son cheval à l'écurie, retira la selle et le mord avant de se diriger vers la porte d'entrée. A en juger par les fenêtres closes, il n'y avait personne. Il avait devancé son grand père. Ne restait plus qu'à l'attendre. Trois jours s'écoulèrent ainsi sans que personne ne se montre. Envyr commença à douter. Arvyr Marchevent était quelqu'un d'ordinaire très ponctuel. Les événements liés à la guerre l'ont peut être ralenti songea t il. Mais cette explication ne le satisfaisait qu'à moitié. Après tout Arvyr était un des plus grand maître voleur de leur famille. Malgré l'âge qui le rattrapait, il n'avait rien perdu de ses capacités. Les jours passèrent dans l'attente et l'ennui. A la fin de la semaine, les réponses à ses interrogations frappèrent à sa porte. Comme il en avait depuis longtemps pris l'habitude avec son grand père, il prenait le thé dehors lorsqu'il vit que quelqu'un arrivait. Il se dirigea vers l'entrée de la propriété et vit qu'il s'agissait d'une charrette conduite par une jeune fille aux cheveux blond cendrés coupés au carré. Envyr reconnu Alya. En s'approchant il remarqua le cercueil en bois d'acajou dans la charrette et la tristesse qui assombrissait le visage de son hôte.
_ "Je suis désolée Envyr".
Il se tenait face à la tombe de pierre installée sous le grand chêne avec Alya à ses côtés. Les yeux clos elle récitait une prière.
"Nephael, une âme a quitté notre terre, offre lui une place à tes côtés dans la nuit et le mystère éternel car tu es l'ombre qui recouvre chaque chose lorsque son temps en ces lieux est accompli". Envyr lui restait silencieux. Quels mots auraient pu exprimer la tristesse infinie et le vide immense qu'il ressentait ? Arvyr avait été pour lui un modèle, un maître et tellement plus de choses. Il venait de passer cinq lunes sans lui et pourtant il ne pouvait se faire à l'idée qu'il ne le reverrait plus.
Le feu brûlait dans la cheminée. Assise en face de lui le poing appuyé contre sa joue Alya regardait les flammes. Elle reporta son regard sur lui.
_ "Que veux tu savoir ?" dit elle.
_ "Pourquoi mon grand père est mort, les liens que tu avais avec lui et la raison de son voyage".
_ "Sais tu ce qu'est ceci ?" demanda t elle en lui montrant l'anneau d'argent qu'elle avait au doigt. Un anneau identique à celui que portait son grand père.
_ "Non" répondit il.
_ "Il s'agit d'un anneau des Nocturnes" reprit elle "Seul les membres du Cercle des Nocturnes, les dirigeants de la guilde en ont".
_ "Mon grand père était un Nocturne ?"
_ "Oui bien qu'il ne t'en ai jamais parlé. Sais tu ce qu'est l'Ordre du Soleil ?"
_ "La guilde légendaire ? Celle qui a combattu la Confrérie lors des anciens temps ?"
_ "Exact. Mais l'Ordre du Soleil n'a rien d'un légende. Il rassemble aujourd'hui de nombreux combattants adeptes de Caelya et mène toujours leur guerre contre notre guilde".
_ "Quel rapport avec la mort d'Arvyr ?"
_ "Peu après ta naissance, ta mère la fille unique d'Arvyr a été assassinée par un membre de l'Ordre. Je n'en connais pas la raison. Ton grand père s'est alors juré de venger sa mort. Pour atteindre cet objectif il a rejoins la Confrérie des Nocturnes".
_ "Pourquoi donc ?"
_ "Les Nocturnes ont des yeux et des oreilles dans tout Cyrion. Il a pu ainsi en apprendre l'identité de l'assassin de ta mère. C'est cette dernière information que nous étions venus lui apporter lorsque nous nous sommes rencontrés. Arvyr a accompli sa vengeance. Mais c'était du suicide, l'homme qui a tué ta mère était un des cinq conseillers de l'Ordre la plus haute fonction après le commandant en chef. Ton grand père n'en a pas réchappé".
Envyr resta silencieux face à ces révélations. Il avait besoin de temps pour remettre en ordre ses idées.
_ "Que vas tu faire à présent Envyr ?" demanda Alya.
_ "Je l'ignore" répondit il les yeux dans le vague.
_ "Lors de notre première rencontre je t'avais proposé de rejoindre la Confrérie des Nocturne tu te souviens ? Eh bien cette offre est toujours valable".
_ "Je vais y réfléchir" promit il "Mais pour l'heure j'ai besoin d'être seul".
Il lui montra ensuite la chambre qu'elle pouvait utiliser. Lui resta à la fenêtre de la sienne à contempler la lune. Le lendemain matin, Alya sella sa monture et pris congé.
_ "Si tu souhaite rejoindre les Nocturnes" dit elle du haut de son cheval, "Trouve toi à la pleine lune prochaine sous la statue de la jeune fille au violon à Ellun. A la question quelle est la plus grande des énigmes ? répondit y en ces termes : Nephael est le plus pur des mystères. Au revoir, Envyr".
Trois jours passèrent. Trois jours pendant lesquels il ne fit rien d'autre que méditer dans la forêt et se recueillir devant la tombe de son grand père. Il avait prit sa décision. Il prit ses deux dagues, ses couteaux de lancer. Il descendit une dernière fois devant la pierre tombale sous le chêne et y déposa une couronne de fleurs violettes.
_ "Au revoir grand père" dit il avant de se retourner.
Puis il se dirigea vers les écuries, scella son cheval et laissant une nouvelle fois sa demeure derrière lui, il chevaucha à bride abattue vers Ellun.
_ "Quelle est la plus grande des énigmes ?"
_ "Nephael est le plus pur des mystères".
_ "Bienvenue parmi nous Envyr Marchevent"
Chapitre IV : L'épreuve du vent.
Cela faisait déjà trois ans qu'Envyr avait rejoins la Confrérie des Nocturnes. Son ascension au sein de la hiérarchie avait été rapide. D'abord promu au rang de prospecteur, son rôle consistait entre autre en la recherche de trésors enfouis au quatre coins de Cyrion et à commettre d'audacieux vols pour approvisionner les caisses des Nocturnes. Mais cela ne dura pas. Bientôt il fut promu au rang d'agent. Il se plongea alors plus profondément dans les secrets de la guilde. Ses missions devinrent plus complexes et périlleuses, tournant essentiellement autour du renseignement. En rejoignant les Nocturnes il compris également l'immense lacune dans l'enseignement d'Arvyr. Par un entraînement implacable il lui avait permis de développer ses facultés, de maîtriser bien des arts des voleurs. Mais il l'avait caché aux yeux du monde. Jamais auparavant Envyr n'avait eu à évoluer au sein d'une organisation structurée et hiérarchisée. Au fil de son ascension dans la guilde il du s'adapter à cette nouvelle vie et rompre avec la solitude. Mais comme la plupart des Méridiens, il possédait un don inné pour ce qui était du relationnel. Ce fut à cette époque qu'il rencontra Liam Hedvigis. Agent lui aussi, ils devinrent rapidement proches puis complices, avant d'être des amis inséparables. Leur amitié n'en fut que renforcée lorsque le Conseil leur proposa de passer ensemble l'épreuve pour devenir membres du Cercle des Nocturnes. Envyr reçu pour ordre de se rendre près du grand roc couvert de mousse au col des cinq pins. Liam du partir pour la vieille tour dans les forêts à l'est. Avant de se séparer, ils se souhaitèrent une dernière fois bonne chance puis partirent chacun demeure côté.
Lorsqu'il arriva à destination, Envyr ne trouva personne. Il avait chevauché durant trois jours dans la forêt de sapins pour finalement arriver au col des cinq pins. Simple sentier de montagne bordés de rochers et de conifères, le lieu devait son nom à cinq grands pins qui plus hauts que leurs voisins dépassaient la cime des autres arbres. Hormis quelques oiseaux il n'y avait aucun signe de vie. Il vit sur le bord de la route un grand roc presque entièrement couvert de mousse. Il devait s'agir du point de rendez vous. En s'y dirigeant il aperçu alors une petite forme blanche qui dépassait légèrement de la roche. Il se baissa et vit alors qu'il s'agissait d'une missive cachetée par un sceau de cire représentant l'emblème de la Confrérie des Nocturnes, une dague entourée de deux croissants de lune. Il l'ouvrit lu ce qu'elle contenait.
Envyr Marchevent,
Afin d'intégrer le Cercle des Nocturnes, voici l'épreuve qui vous est imposée :
Emparez vous de l'objet dague des ventsBonne chance
La lettre ne contenait aucune autre explication. Envyr n'était pas surpris. Lorsqu'on préparait un vol audacieux il fallait inévitablement passer par la collecte d'informations au préalable. Il avait entendu parler de bien des trésors mais il n'y avait dans ses souvenirs rien qui se rattachait à l'objet dont la lettre faisait mention. Il remonta sur son cheval et galopa vers Ellun.
La nuit était tombée, une heure s'était écoulée depuis que le dernier érudit avait quitté les lieux. Envyr assis sur le toit d'en face regardait la grande bibliothèque. Il se leva et sauta sur le mur d'en face. Si il avait une chance d'obtenir l'information qu'il cherchait ça ne pouvait être qu'ici. Plus tard dans la nuit il déambulait encore telle une ombre entre les rayons remplis d'ouvrages vétustes. Il s'était arrêté sur un livre qui semblait en savoir long sur le sujet :
"Dans les nombreux trésors que l'on dit cachés dans le temple des vents se trouverait la dague des vents, une ancienne arme magique dont les pouvoirs ne nous ont pas été retranscrits. Le temple en lui même aurait été bâti dans la chaîne des crocs de givre non loin de la passe des égarés afin d'être plus proche du ciel près du Royaume des vents".
Avec un sourire de satisfaction, Envyr reposa le livre et sauta par la fenêtre qui l'avait laissé entrer pour atterrir sur le toit en contrebas. Là il fixa depuis les hauteurs d'Ellun la chaine des Crocs de givre qui se découpait dans la nuit. Sa prochaine destination.
Après plusieurs jours de cheval il avait atteins un petit village de montagne peuplé par des Elfes des neiges. Après s'être ravitaillé en vivres et matériel, il s'était lancé à l'assaut de la haute montagne. Jamais il n'avait connu plus difficile ascension. Les sentiers escarpés avaient très rapidement disparu laissant place à des falaises aux arrêtes saillantes. Il dut faire appel à toute son agilité pour ne pas tomber. Il suivait son instinct, il suivait le vent. Après trois jours d'escalade, il le trouva enfin. Le temple des vents était construit dans la pierre à flanc de montagne. Un escalier étroit et sinueux, adossé au versant du mont conduisait à ce véritable nid d'aigle. Une petite plateforme de pierre sculpté donnait sur l'entrée, planté de bâton sur les lequel des drapeaux en lambeaux dansait avec le vent. Le temple en lui même semblait laissé à l'abandon par la civilisation l'ayant jadis construit. Une grande porte de bois ouvragée était la seule construction. Tout le reste du temple était creusé dans la montagne. Le style n'était pas si éloigné de celui des Elfes des neiges actuel songea t il. Sur cette réflexion Envyr poussa la porte et pénétra dans le temple.
A en juger par les gouttes de pluie qu'il entendait, les courants d'air qui soufflaient entre ses jambes il n'y avait à l'intérieur pas âme qui vive. Les deux squelettes trouvés plus loin dans le couloir lui confirmèrent cet état de fait. Cela étant le temple était plutôt bien conservé même si la décoration était presque totalement absente. Après avoir descendu quelque marches il arrivait à un long couloir rectiligne. Il constata que la lumière était amenée par une fissure dans le plafond à ciel ouvert. Celle ci éclairait le temple d'une lueur bleutée. Les murs du couloir qu'il s'apprêtait à franchir était finement ouvragé. Voilà qui détonnait avec la sobriété qu'il avait vu jusqu'à présent…Et qui sentait le piège. Alors que le sol était fait de roche simple, ici il était divisé en plusieurs dalles. Envyr souffla, pris son élan et s'élança. Il atterrit au milieu du couloir et pris appui sur sa main pour effectuer un deuxième saut. La dalle qu'il toucha s'enfonça dans le sol mais déjà avec cette nouvelle impulsion il avait atteins l'autre bout du couloir. Il se retourna et vit que des ornements présents sur les murs jaillissaient de nombreuses fléchettes.
Il poursuivit son chemin, monta quelques escaliers dans les couloirs sinueux et parvint à une nouvelle salle. Celle ci donnait sur un gouffre sans fond. De cet abîme s'élevait tels des crocs des stalagmites sur lesquels étaient fixés des anneaux d'acier. Une nouvelle épreuve. Il évalua la distance qui séparait chacun des piliers de rocs. Rien d'impossible mais franchir le gouffre serait ardu et il n'aurait pas droit à l'erreur. Envyr bondit, s'agrippa au premier anneau pris appui sur le pilier et s'élança vers le suivant. Histoire de lui faciliter la tâche le parcours allait en s'élevant. Il manqua de peu d'échouer au dernier saut et ne parvint à s'accrocher au rebord opposé que de justesse. "Ce temple des vents n'a pas usurpé son nom" songea t il, "Ses précédents occupants devaient avoir des ailes". Parvenu de l'autre côté il s'arrêta un peu pour souffler avant de continuer vers les profondeurs du temple.
Après avoir arpenté encore quelques couloirs, il arriva dans une autre salle rectiligne. Le seul passage était constitué par un pont de pierre qui joignait l'autre coté de la pièce. A peine eut il posé le pied sur le début du pont que des fumées s'élevèrent autour de lui, il sentit sa tête vaciller. Du poison. Il voyait encore la lumière bleutée de l'autre côté de la pièce, ce qui signifiait que comme toute les autres parties du temple elle était éclairée par une ouverture à ciel ouvert. Retenant sa respiration il couru. Ses sens vacillaient. Avec un ultime effort il accéléra et hors d'haleine s'effondra de l'autre côté. Il commença à escalader la fente qui donnait sur le ciel et lorsqu'il s'estima suffisamment haut inspira à pleins poumons afin que l'air pur entre à nouveau en lui. Puis il redescendit et poursuivi sa route. Le couloir du temple s'élargissait à nouveau. Des escaliers montaient et donnaient sur une salle large dont les murs étaient couverts de gravures courbes représentant les courants aériens. Au bout de la salle, sur un piédestal une dague étaient posée. En la saisissant il sentit comme une douce brise lui caresser la paume. De forme courbe l'arme possédait un manche en bois couvert de cuir orné d'un léger pommeau. Elle avait pour seule garde un cercle d'argent au centre duquel se trouvait la gemme qui alimentait la dague en magie. Envyr la saisit et pris d'une intuition, la lança à travers la pièce. L'arme tournoya sur elle même entourée par les vents qu'elle libérait avant de revenir vers la sa main. Avec un sourire il rangea l'arme et entama le trajet de retour.
Chapitre V : L'appel de la folie.
Deux années avaient passé depuis qu'Envyr avait rejoins le Cercle des Nocturnes. Liam avait lui aussi réussi son épreuve et intégré le conseil en même temps que lui. Il avait depuis effectué de nombreuses missions et appris à participer à la direction de la guilde. En théorie tout les membres du conseil étaient égaux et participaient également à la prise de décision. Mais dans la pratique, c'est Alya Lavière qui tranchait en cas de différent et tout les membres du conseil lui le premier respectaient ses décisions. En observant son supérieur, il laissait ses pensées vagabonder. Il se souvenait du jour il l'avait rencontré leur de sa visite dans leur demeure, des passes d'armes qu'ils avaient échangé, de son habilité au combat qui surpassait largement la sienne. Au sein de la Confrérie on racontait qu'à l'âge de treize ans elle faisait déjà partie du Cercle des Nocturnes. Toujours calme et posée elle avait la stature pour diriger la guilde. Il se demandait parfois jusqu'où allait son pouvoir.
Un jour elle le convoqua avec Liam et Servyn un autre membre du Cercle.
_ "J'ai une mission d'une nature très délicate à vous confier" commença t elle "C'est pourquoi je décide d'envoyer trois membres du Cercle. Récemment un de nos hommes en poste à Ker-Areen est venu m'apporter des informations très intéressantes".
Tous les trois écoutèrent avec la plus grande attention.
_ "Depuis très longtemps des légendes parlent d'une ancienne relique magique reposant dans les tréfonds des ruines de Sol'Ur. Un ancien artefact aux immenses pouvoirs. Cela fait des années maintenant que nous essayons de localiser ces ruines. Elles se trouvaient être ensevelies par les sables. Nous avons pu dégager un passage mais le temps joue contre nous. Il ne fait aucun doute que l'Ordre convoite lui aussi cet objet. Nous devons donc mettre la main dessus avant eux. Un bateau vous attend dans le port d'Ellun, il appareille cette nuit. Des questions ?"
_ "Aucune !" répondirent ils d'une même voix.
Le soir même ils quittaient le port et commencèrent à remonter le fleuve jusqu'à l'estuaire. Envyr avait un étrange sentiment en regardant s'éloigner les lumières d'Ellun. Sentiment qu'il oublia bien vite lorsque Liam lui fit un signe pour qu'il vienne s'assoir avec d'autres membres de l'équipage autour d'une tasse de thé. La traversée fut longue et bien souvent périlleuse. Ils durent éviter plusieurs fois des champs de bataille nautiques où l'Empire et les Rebelles s'affrontaient avec acharnement. Un soir enfin il aperçurent depuis le pont une lueur à l'horizon.
_ "Voici notre lieu de débarquement fit le capitaine, un homme nous y attends".
Ils mirent une chaloupe à l'eau et se dirigèrent vers le point luminescent. Un elfe noir en armure de cuir entouré de quatre chevaux les y attendait une torche à la main.
_ "Je m'appelle Wylsmir" fit il "Agent de la Confrérie des Nocturnes. "Pressons nous de nous mettre en selle. L'aube est encore loin mais nous devons avoir dépassé la Grande Route des marchands avant que le soleil ne se lève".
Sans plus tarder ils payèrent le capitaine, enfourchèrent leurs montures et galopèrent sous les étoiles du désert. La nuit était glaciale, le jour brulant. Les dunes rappelèrent à Envyr de lointains souvenirs, lorsqu'enfant il était allé à Ker-Areen avec son grand père. Il se rappelait du jeune Yerkan qu'il avait rencontré là bas, se demandant ce qu'il était devenu. Mais pour l'heure il devait se focaliser sur la tâche complexe qui l'attendait. Après plusieurs jours de sable ils arrivèrent aux ruines. Une chaine de montagnes ocres se dressait au milieu des sables. Dans le désert des soupirs il arrivait qu'on croise ce type de relief. Mais les tempêtes de sables étaient parfois si violentes qu'elles acheminaient des dunes entières vers ces monts les recouvrant parfois presque entièrement. Cela expliquait que ces ruines aient pu si longtemps rester hors d'atteintes songea t il. Taillé dans la roche on pouvait voir ce qui restait des ruines de Sol'Ur. Suivant Wylsmir ils conduisirent leurs montures vers les monts et attachèrent leur chevaux à un rocher.
_ "Par ici" fit l'elfe noir en leur indiquant un creux entre deux falaises.
Le creux donnait sur une ancienne porte sculptée dans la montagne. Allumant leurs torches ils pénétrèrent dans les profondeurs du temple. Bien vite, ils eurent raison des pièges qui se dressaient sur leur route. Au fur et à mesure qu'ils avançaient dans le temple, Envyr sentait comme une très forte énergie magique qui émanait du fond des galeries. Lui qui pourtant n'avait aucune affinité avec la magie pouvait en ressentir les flux qui le faisaient frissonner. Mais il y avait autre chose. Depuis son entrée dans le temple il percevait parfois comme un léger murmure. Les sons étaient imperceptibles, à tel point qu'il n'aurait su dire si ne s'agissait pas seulement de son imagination. Cela ressemblait à une voix mais ce qu'il entendait ne formait aucune langue connue. Il aurait voulu partager cette sensation avec ses compagnons mais s'en garda.
Ils finirent par arriver dans une salle ancienne au plafond en forme de coupole. Au bout de la salle se trouvait deux gigantesques statues représentant Caelya et Nephael. Et entre ces statues se trouvait un masque. De couleur blanche il représentait un visage sans expression. Il était orné de décorations de couleur violette. L'objet en lui même était simple mais on pouvait sentir l'aura de puissance qui s'en dégageait. Les quatre voleurs échangèrent un sourire. Liam se dirigea prudemment vers le masque et s'en saisi. Alors qu'ils s'attendaient à le voir le mettre dans son sac, il resta un instant immobile et fixa le masque. Puis lentement, il le plaça sur son visage.
_ "Liam qu'est ce que tu…" commença Envyr.
Mais Liam s'était figé. Lorsqu'il se tourna vers eux ils ne voyaient plus ses yeux. Ceux ci avaient disparu derrière les fentes noires du masque. Liam se rua sur eux. Si il avait toujours été rapide ça n'était rien en comparaison du mouvement qu'il venait d'effectuer. Pendant un instant il avait disparu de leur champ de vision et était réapparu devant Wylsmir. L'elfe eu à peine le temps de parer le premier coup que Liam lui asséna une deuxième attaque qui lui fut fatale. Envyr resta figé devant cette vision de son ami plantant sa dague en plein coeur de leur compagnon. Wylsmir eut un soupir rauque et s'effondra. La chose eut pour effet de le faire sortir de sa torpeur. De concert avec Servyn ils se jetèrent sur leur ami pour l'immobiliser. Mais celui ci disparu dans un nuage d'ombre avant de réapparaitre derrière eux et retourner à l'attaque. Dégainant leurs dagues ils s'élancèrent contre lui dans un véritable tourbillon de lames. Mais Liam demeurait insaisissable apparaissant et disparaissant parmi les ombres. Servyn s'effondra une dague plantée dans le dos. Profitant de cet instant, Envyr lança un couteau qui atteignit le bras de Liam. Celui ci disparu à nouveau et réapparu au dessus de lui le plaquant au sol, l'étranglant de sa main droite. Avec l'énergie du désespoir il saisit le masque et tira de toute ses forces. Celui ci finit par céder et lui resta dans les mains. Liam s'effondra. Envyr se releva et retourna le corps de son ami. C'était inutile. Il n'y avait plus aucune lueur de vie dans ses yeux.
Depuis combien de temps marchait il dans le désert ? Il n'aurait su le dire. Il se contentait d'avancer le masque toujours à la main. Les images se succédait dans sa tête. Le temple, les couloirs hantés par le murmure incessant, les yeux sans vie de Liam. Liam… Il s'effondra dans le sable son regard fixé sur le masque. Le masque qui le regardait. Le murmure revint s'insinua dans son esprit toujours plus imperceptible et entêtant à la fois. Le vent avait commencé à souffler. Sa conscience vacillait, bientôt son ombre rejoindrait celle de Nephael.
_ "Voyez vous quelque chose ?"
_ "Non mais le vent se lève, ça ne sert plus à rien rentrons !"
_ "Je refuse d'abandonner continuons !"
_ "Là, par ici Alya !"
_ "C'est Envyr… Par les ombres il est en vie !"
_ "Envyr !"
_ "Alya…?"La douleur. La douleur des ses muscles épuisés et de sa gorge sèche. La douleur qui lui lacérait le coeur. Il avait mal. Il avait mal mais le murmure avait cessé. Envyr ouvrit les yeux. A côté de son lit Alya se tenait assise.
_ "Comment te sens tu Envyr ?" demanda t elle.
_ "Liam, Liam est…"
_ "Il est mort je sais. Ainsi que Servyn et Wylsmir".
Envyr resta silencieux. "J'ai la tête qui tourne" dit il enfin.
_ "Non ça c'est le bateau" dit elle "Nous voguons actuellement vers Ellun".
_ "Et… le masque ?"
Alya désigna d'un mouvement de tête le masque fixé au mur de la cabine. Le masque qui le regardait encore.
_ "Ce masque nous aura coûté plusieurs vies" fit elle "A Ker-Areen j'ai essayé de le faire porter à d'autres. D'abord des esclaves puis des membres de la guilde. Le résultat fut un échec".
Envyr frissonna en entendant ces mots. Cela impliquait il que les personnes ayant succombé au masque avait tous péri de sa main ? Y compris des Nocturnes ?"
_ "Cela étant" reprit elle "Aussi lourd soit le prix à payer, nous avons pu récupérer le masque avant l'Ordre du Soleil ce qui est un bon point. Apparemment tu as réussi à résister à son emprise durant tout le temps où tu l'as porté dans le désert. Lorsque tu seras remis j'aimerais que tu essaye de le porter".
Sur ce elle se leva et quitta la cabine.
Depuis leur arrivée à leur quartier général Envyr se remettait peu à peu. Si ses blessures physiques guérissaient vite, il savait qu'il lui faudra beaucoup de temps avant que son coeur lui ne cicatrise complètement. La perte liée au décès de Liam lui rappelait la souffrance engendrée par la mort de son grand père. Tout ça à cause du masque. Le masque… Alya lui avait demandé d'essayer de le porter mais que se passerait il ensuite ? Allait il succomber lui aussi à la folie ? Ses compagnons allaient il être obligés de l'exécuter à son tour ? Il percevait toujours son murmure incessant. Si cela continuait le masque le rendrait fou qu'il le porte ou non. La seule façon de faire cesser tout ceci était d'y faire face. Lorsqu'il se sentit prêt il alla voir Alya. Ils se retrouvèrent dans une salle de leur quartier général. Sur son signal il enfila le masque.
Il pouvait sentir la puissance affluer en lui. Ses sens qui se développaient. Il continuait de voir le monde autour de lui, mais celui ci semblait légèrement effacé, comme dans un songe. Il voyait les ombres plus nettement. Le murmure résonnait dans sa tête, mais étrangement il lui semblait doux et léger comme une musique. Il porta ses mains à son visage et retira le masque. Alors qu'il s'attendait à retrouver la salle qu'il avait quitté, il voyait autour de lui la grande pièce où ils avaient trouvé le masque. Les statues le fixaient de leurs yeux flamboyants. Autour de lui les ombres dansaient. Il vacilla. Le murmure cessa peu à peu, la pièce réapparue autour de lui. Il se releva et vit Alya qui lui souriait.
Dans les mois qui suivirent il apprit à maîtriser les pouvoirs du masque. Il constata plusieurs choses à ce sujet. Premièrement, plus il gardait le masque longtemps, plus le contrecoup était important lorsqu'il l'enlevait. Deuxièmement il pouvait sentir que le masque contenait de terribles pouvoirs mais qu'il ne parvenait pas à tous les utiliser. L'usage qu'il arrivait à en faire consistait disparaitre dans une ombre pour réapparaître dans une autre. Cette faculté était toutefois limitée à un certain périmètre. Le masque étant un objet dangereux, il ne l'utilisait qu'en ultime recours.
Les mois passèrent. Envyr avait à présent vingt et un an et continuait de servir la guilde. Il se remettait peu à peu de la disparition de Liam, le seul ami qu'il ait véritablement connu. Afin que sa mort ne soit pas vaine, il continuerait d'explorer les pouvoirs du masque. La lutte contre l'Ordre se poursuivait. D'étranges rumeurs lui parvinrent sur un nouveau membre de leurs éternels ennemis. On entend souvent parler d'une de leur recrue, un traqueur du nom de Pyros dont bien des gens s'accordait pour dire qu'il était un combattant redoutable. Bientôt sans doute, il aurait l'occasion de vérifier si les légendes étaient fondées...
Armes & Pouvoirs :ARME(S) :Dague d'argent
La première arme d'Envyr est un dague courbe en argent forgée par les Elfes de neiges. Il en a fait l'acquisition au cours de ses voyages autour d'Ellun. La lame est droite d'un côté, courbe de l'autre. Plus épaisse à la base elle va en s'amincissant. Ainsi si le coup est bien placé elle peut écarter les rivets d'une armure pour atteindre les points vitaux. De part sa forme, l'arme est faite pour trancher aussi bien que pour transpercer. Le manche est en bois. La garde et le pommeau sont eux fait d'un métal sombre presque noir. D'apparence très sobre, l'arme ne possède pour seule décoration que trois runes elfes des neiges gravées au bas de la lame près de la garde.
Couteaux de lancer.
En plus de sa dague, Envyr possède une vingtaine de couteaux de lancer fixés à sa ceinture. Plus court qu'un couteau normal ils ne permettent pas d'en faire usage au corps à corps et sont uniquement destinés au jet. Dépourvus de garde, leur manche forme des deux côtés une courbe concave afin d'en faciliter la saisie. Leur portée est inférieure à celle d'un arc mais ils possèdent l'avantage si l'on maîtrise le geste de pouvoir se lancer plus rapidement qu'il ne faut de temps pour encocher une flèche. Ils sont prévus pour le combat à mi distance.
La Dague des vents
La dernière arme qu'il possède est la Dague des vents, butin de son épreuve pour intégrer le Cercle des Nocturnes. Il s'agit d'une arme magique. Celle ci a la forme d'une dague courbe. Son manche légèrement courbe lui aussi est recouvert de lanières de cuir, son pommeau et sa garde sont en argent ouvragé. La garde n'est est d'ailleurs à proprement parler pas une. Elle consiste en un cercle d'argent au milieu duquel est incrusté la gemme bleutée qui donne à l'arme sa magie. La dague comme son nom l'indique est enchantée par les vents. Son pouvoir ne s'active que lorsqu'elle est lancée. Elle tourne alors sur elle même libérant les vents qu'elle contient. Ceux ci portent la dague, la dirige et augmente son pouvoir de tranche. L'arme peut alors couper jusqu'à un pilier de bois d'une vingtaine de centimètre. Le principal avantage de l'enchantement ne réside cependant pas là. Portée par les vents, la dague peut décrire des trajectoires plus ou moins complexes avant de revenir telle un boomerang dans la main de celui qui l'a lancé. Il faut néanmoins signaler que plus le mouvement qu'elle effectuer est ample, moins elle aura de puissance. Un autre usage consiste à la lancer en ligne droite pour ne lui faire toucher qu'une cible. Sa force en sera alors décupler et pourra aller jusqu'à se planter dans la roche mais l'on perdra alors le principal intérêt de cette arme qui est son effet de retour.
POUVOIR(S): Aucun
ÂME : Aucune
Pseudo : Kahna
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Est ce un double-compte ? : Pas vraiment non,
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